lundi 28 septembre 2015

Ça existe parce qu'on l'a écrit ou c'est parce qu'on l'a écrit que ça existe?

Salut!

L'autre soir, j'étais sortie accompagné une amie qui avait vraiment, mais vraiment besoin d'une bonne bière.  Une de ses connaissances est venu nous rejoindre et wow, quelle chance pour moi, c'était un fan de science-fiction ce qui a donné une bonne discussion à bâtons rompus sur le sujet avec plein de répliques genre: as-tu lu ça???  Évidemment, on a parlé de nos coups de coeur, mais aussi d'auteurs plus pointu du genre.  Et la discussion de tomber finalement sur Philip K. Dick, un auteur que j'avoue ne jamais avoir lu, mais dont j'ai beaucoup entendu parlé et dont j'ai vu plusieurs adaptations cinématographiques. En parlant des univers qu'il a créé, je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point il a su capter longtemps à l'avance des peurs collectives qui existent aujourd'hui.  Et là, l'ami en question de me lancer:

-Oui, mais ça existe parce qu'on l'a écrit ou c'est parce qu'on l'a écrit que ça existe???

Bon point l'ami!  Je suis revenue à la maison avec cette petite phrase qui me trottait dans la tête (soyez rassurés, je n'avais bu qu'une seule bière, contrairement à mon amie!).  On est avec le problème de l'oeuf et de la poule: lequel est arrivé en premier?  Est-ce l'écrivain qui a créé des possibles et par son oeuvre, l'a ancré dans la psyché des gens avant qu'elle ne se répande et deviennent réalité?  Ou les auteurs sont-ils simplement plus apte de par leur propre imaginaire à entrevoir l'avenir?  Ceci est particulièrement vrai des auteurs de science-fiction.

C'est connu, plusieurs innovations technologiques ont été créées après que l'idée première eut été écrite dans un livre (ou dans un film ou dans une série télé).  Que l'on parle du web, de Skype, des cellulaires, de l'iPad ou que sais-je encore, plusieurs de ces idées avaient existé avant de se retrouver dans notre quotidien.  Par contre, je ne me rappelle pas d'avoir entendu parler d'un réseau social servant en bonne partie à partager des photos de chats, mais bon...  (Remarquez que je suis une grande contributrice au phénomène...).  Cependant, les technologies sont une chose, mais la capacité de prédiction en est une autre.

Il faut aussi savoir que vu le nombre de livres publiés, il est un peu normal que les auteurs tombent parfois pile là où il le faut pour nous faire croire qu'ils l'avaient deviné.  Asimov avait prévu énormément d'inventions avec sa série Fondation, ce qui ne veut pas dire qu'elles se sont toutes réalisées!  Prenons exemple sur Jules Verne: il avait pensé à un système de distribution de nourriture par pneumatique, amenant les aliments chauds et fins prêts directement dans l'assiette des gens.  Mais il n'avait pas prévu le four à micro-ondes...  Comme de quoi, les auteurs peuvent se tromper.  Ou plutôt que leur imagination est parfois encore plus vaste que la technologie qui va les suivre.

Pour en revenir à Philip K. Dick, ainsi qu'à d'autres auteurs de science-fiction, ceux-ci sont considérés comme étant visionnaire non pas à cause des inventions qu'ils ont imaginés que des univers qu'ils ont construits, mélange de technologie, mais aussi beaucoup de faits de société.  Des peurs qui étaient à l'époque un mélange d'un brin de paranoïa et de beaucoup d'angoisses face à l'avenir.  Parce qu'au coeur de la science-fiction, il y a l'humain et la façon dont il réagit quand on change les paramètres de la vie telle qu'on la connaît aujourd'hui, autant individuellement que collectivement.  En ça, bien plus qu'en inventions à gauche et à droite, on construit le monde de demain et on construit surtout la façon dont on le verra.  Et ce qu'on s'attend à y trouver.

Mais attention, aucun auteur ne peut réellement prévoir l'avenir, ni décider de la direction qu'il va prendre, parce que l'avenir se construit chaque jour et est le fruit de milliers de minuscules décisions que l'on prend, en tant que personne et en tant que société.  Et puis, comme me disait Frérot, aucun auteur de science-fiction n'avait prévu que l'alunissage d'Apollo 11 serait diffusé en direct à la télévision...  L'avenir nous réservera toujours des surprises que même les auteurs les plus débordants d'imagination ne pourront pas prévoir.

@+ Mariane

5 commentaires:

Gen a dit…

Oh oh, Hanaken est fini... faut que je commence à trembler dans l'attente de la critique! (En espérant ne pas avoir commis de phrase confusante cette fois-ci... mais comme les épreuves ont été révisées en manque de sommeil intense, je m'attends à tout...)

WikiPA a dit…

As-tu lu l'excellent article de Mario Beaulieu dans le dernier Solaris? Il y traite justement de la question du design en science-fiction, et je pense qu'il répond, du moins en partie, à tes interrogations! :)

Prospéryne a dit…

Je ne te dis pas de trembler, je ne te dis pas de ne pas trembler... sauf peut-être d'impatience. Tu verras ;) Je vais essayer de la mettre pour cette semaine :)

Prospéryne a dit…

Je ne l'ai pas lu, je dois avouer que je suis très en retard pour les Solaris et mon rythme de lecture de tortue à la patte cassée ne m'aide pas! Ceci dit, je prends bonne note de m'y pencher ;)

Unknown a dit…

J'allais, en fait j'avais commencé, à écrire la même chose que Wikipa au sujet de l'article de Mario Tessier (pas Beaulieu, hé, hé!) ans le Solaris d'été sur l'influence de la SF dans le monde du design industriel..à lire Prospéryne!