lundi 2 mars 2015

Incarnation

Salut!

Quand mes parents me parlaient de leurs cours d'Histoire, il n'arrêtaient pas de me dire que dans leur temps, c'était plate.  Une série de date et de chiffres répétaient-ils à chaque fois que je leur disais à quel point j'adorais les miens.  Au point d'en faire mon premier choix de carrière!  Ce qui n'a pas duré, mais cette réflexion m'a toujours trotté dans la tête parce que j'adorais mes cours d'histoire.  Question de prof sans doute, mais au-delà de ça, j'ai toujours trouvé facile de trouver une logique aux dates et aux chiffres annoncés.  Pour moi, tout s’emboîtait.  L'Histoire avec un grand H est pour moi le roman le plus long, le plus étoffé, le plus riche qui ait jamais existé.  Les dates sont l'armature sur lequel tout repose, une sorte de fil d'Ariane qui relie tout.  J'ai développé cette capacité d'être capable d'assez d'empathie pour me plonger dans le passé et le voir comme une histoire avec un petit h.  Ce n'est pas tout le monde qui peut faire ça, je le sais.

Pourquoi?  La plupart des gens ont besoin d'être dans la peau de quelqu'un d'autre pour voir à travers ses yeux l'Histoire.  Pas étonnant que les romans historiques explore cette veine à fond: elle marche.  Et elle est tellement simple que ce serait un crime de s'en passer!  Partir du point de vue d'un personnage, c'est regarder l'Histoire à hauteur d'homme.  Regarder les choses de haut, les grands ensembles, c'est plus difficile, ça demande plus de capacité de conceptualisation et encore, il faut se lever le matin du bon pied pour le faire.  Il est beaucoup plus facile de se glisser dans les bottines, les sabots ou les chaussures en soie d'autrui et d'appréhender le monde à leur hauteur.

Pour appréhender un univers entier, on a besoin de se relier à quelque chose, à quelqu'un.  Voir à travers les yeux d'une personne, même si elle est différente de nous, est une bonne façon de s'imprégner de son univers.  L'humanité a connu de nombreuses époques, de nombreuses cultures, de nombreuses mentalités, pratiquement autant que les univers de fantasy. Même s'il ne semble pas à première vue, un personnage vivant à une époque différente en fera parti du plus profond d'elle-même.  Ça teintera sa façon de parler, de manger, de se comporter en société et ses relations avec les autres.  Tout sera différent.  On ne peut pas faire tenir un discours du XXe siècle à quelqu'un vivant au XVIIe ou au XIIe siècle.  À tous les niveaux.  Faire vivre un personnage et, par ses réflexions, ses actions, nous plonger dans un autre époque, c'est faire en sorte que celle-ci soit incarnée.

Aucun personnage ne sera jamais le parfait reflet de son époque.  Quand on regarde de loin le passé, on voit les grands ensembles se dégager, mais tout comme aujourd'hui, tout le monde avait des opinions, des idées, des préoccupations et des intérêts divergents.  Tout le monde était différent les uns des autres.  Ce qui fait que personne n'est le parfait reflet la période où il a vécu, mais une personne est une excellente porte d'entrée sur un nouveau monde.  Ceci dit, cela vaut autant pour les voyages temporels que pour les voyages dans d'autres univers qu'ils soient de fantasy ou de science-fiction.  Parce qu'on apprend à être dépayser dans le passé, on comprend que se laisser entraîner dans d'autres univers n'est pas si difficile, il faut juste apprendre à se créer de nouveaux repères.

Parce que l'Histoire, c'est très très loin d'être une série de dates et de chiffres.  C'est, je me répète, le roman, le plus long, le plus étoffé et le plus riche de l'humanité.  Suffit juste d'avoir les bonnes personnes pour nous guider dedans.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Est-ce que je peux dire que je "like" mille fois! :)

L'Histoire, c'est le meilleur roman qui existe. Il est juste dur à lire par moment. ;) (c'est pour ça qu'il faut encourager les auteurs qui écrivent des romans historiques! lolol! ;)

Prospéryne a dit…

Tu peux liker autant de fois que tu veux Gen! ;)