lundi 8 septembre 2014

Jeux de langues

Salut!

Tous ceux qui ont vu une allusion perverse dans le titre de ce billet vont être déçus: je parlerai ici de jeux sur la langue française et non du genre que l'on fait avec notre appendice buccal.  Hihihi!  J'aime faire des petites allusions comme ça, des fois que ça m'attirerait quelques visites supplémentaires.  De toutes façons, l'analogie est bien choisie: on peut faire des merveilles avec notre langue (celle dans la bouche) et c'est l'outil de base qui nous permet de parler notre langue (celle qui nous permet de communiquer avec nos semblables).  Au fond, tout ça pour dire que j'adore les jeux de langue!

Jeux de mots pourraient être une autre expression.  J'adore quand on détourne les expressions de la langue française pour leur donner un autre sens.  Bon, le véritable terme, proposé par notre si précise langue française, est calembour.  Selon ce qu'en dit mon bon vieux Petit Larousse, le calembour est un : «Jeu de mots fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même façon.»  Hum, peut-être pas tout à fait exact.  Par exemple, dans un livre, j'ai déjà lu qu'un personnage manchot: «prenait son courage à une main.»  Dans la vie courante, on dit beaucoup plus prendre son courage à deux mains qu'à une main.  J'aimais le contraste de cette expression détournée.  J'aimais ce petit rappel de la situation du personnage( qui avait perdu un bras), en clin d'oeil.  Ça va beaucoup plus loin que les calembours finalement.  J'aime les auteurs qui savent détourner les expressions de la langue française pour en faire jaillir d'autres sens!

En ce sens, j'ai adoré les Malphas de Patrick Senécal.  Je rigole encore en pensant à son «Harry Potter des moches» qui faisait référence à un personnage boutonneux adepte de magie noire.  Tous les tomes de la série étaient truffés de petites expressions détournés de la sorte, qui souvent donnait un ton délicieusement sarcastique à l'ensemble.  Le double-sens de l'abréviation DP du titre d'un des personnages n'étant pas le moindre.  Cela donne un ton à l'ensemble, un fini qui sort de l'ordinaire.  Évidemment, si tout les auteurs faisaient de même, ça perdrait son charme.

D'autant plus que pour réussir un tel coup, il faut avoir du talent.  Celui d'abord de voir les occasions de semer au passage un petit détournement d'expression courante.  Encore là, il faut ensuite savoir comment la détourner, parce que mal fait, cela peut avoir des conséquences non pas catastrophiques, mais désagréables pour le lecteur!  Ensuite, celui de savoir doser.  Trop en faire risque plus de perturber le lecteur qu'autre chose.  Parce que si on se met à devoir réfléchir en plein milieu d'une page sur ce qu'on lit parce qu'on finit par ne plus savoir ce qu'on lit est profondément lassant.  Par petite dose, ça permet de merveilleux éclats de rires en plein milieu d'une lecture.  Trop, ça finit par déplaire.  Mais quand on tombe dans le juste milieu, c'est tellement agréable.

En tout cas, moi, j'adore les auteurs qui savent manier cet art. :)

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Mon chum est un spécialiste de ces jeux de mots et détournements de sens (comme tu as sans doute pu le voir avec certains "dits du Musè"). Et ça m'impressionne moi aussi quand je tombe sur un auteur qui arrive à en faire des bons. Parce que c'est vraiment pas donné à tout le monde ce genre de pensée linguistique un peu tordue!

Prospéryne a dit…

Je crois que cet amour me vient de mes années à fréquenter François Pérusse... Ça développe l'oreille et le goût pour ce genre de phrase. (Et oui, j'avais remarqué que Vincent avait le tour d'en sortir des bonnes :P )