jeudi 8 mai 2014

Les maudites lectures obligatoires...

Salut tout le monde!

Bon ok, première des choses, je prierais tout le monde de rester calme.  Je sais que c'est un sujet qui fait bondir pas mal de monde! ;)

Alors, alors, alors...  Les livres obligatoires à lire.  On parle ici de livres scolaires.  De ceux que nos profs de français, de gré ou de force, nous ont obligé à lire lorsque nous étions au plus fort de l'époque de contestation de nos vies.  Un âge où la plupart d'entre nous usions encore nos pantalons et nos jupes sur les bancs d'école, certains d'entre nous pour la dernière fois de leur vie.  Ce n'est pas tout le monde qui va aller continuer d'occuper ses journées à étudier au cégep ou à l'université.  Nombre de québécois vont par la suite prendre le chemin du marché du travail et n'auront plus la chance (mettre un petit ton ironique ici) de pouvoir découvrir de nouvelles oeuvres.  D'où l'idée de leur faire lire quelques livres, pour que tout le monde ait un minimum de connaissances littéraires.  Reste la question essentielle: que faire lire?

Ouf...

Premier point, le livre idéal à faire lire n'existe pas.  Un livre aura plein de qualités pour une personne et pour les mêmes raisons sera bourré de défauts pour une autre.  Personne n'a les mêmes intérêts non plus.

Deuxième point, les profs ne peuvent pas nécessairement faire lire ce qu'ils veulent: acheter des livres pour 130 élèves chaque année, ça coûte cher!  Alors, ceux-ci doivent parfois composer avec des livres qu'ils n'aiment pas, voir qu'ils détestent.  Autre détail important: les élèves, selon la loi, ne peuvent pas acheter des livres dans les écoles publiques du Québec.  Des cahiers d'exercices, oui, mais des livres, non.  C'est l'école qui doit fournir les livres, selon le principe de la gratuité scolaire.  Et comme souvent, les budgets sont serrés...

Ceci étant dit: que doit-on faire lire à nos jeunes?

À cette question complexe, il ne peut y avoir de réponse simple comme celle de la fabrication de la Caramilk.  Plusieurs personnes se sont essayés à faire la liste de romans idéals à faire lire à notre jeunesse.  Évidemment, cette liste ne satisfait personne.  Des classiques?  Oui, mais plusieurs plaident que cela éloignent les jeunes de la littérature parce que ces romans sont plates.  Disons plutôt qu'ils ne correspondent pas à l'univers qu'ils connaissent!  Est-ce que cela en fait de moins bonnes oeuvres?  Est-ce que cela réduit leur puissance littéraire?  Artistique?  Leur apport à notre nous, collectif, celui issu de ce Québec que l'on enseigne aussi à l'école?  Question: quand en-dehors de leurs études les jeunes auront-ils l'occasion de se pencher sur Le Survenant ou Bonheur d'occasion?  Ce sont des classiques après tout...  Si on ne fait pas découvrir notre littérature à l'école, où les jeunes le feront-ils?

Mais oui, c'est vrai, il faut aussi donner le goût de lire aux jeunes.  Mission donnée aux profs depuis l'aube des temps.  Donner envie de lire, d'aller plus loin.  Pas facile, pas évident quand on prend quelque chose qui au départ est obligatoire, envie ou pas.  Justement, c'est le rôle du prof de donner envie de découvrir l'oeuvre! diront les puristes.  Mais il manque souvent à cela un truc essentiel: du temps...  Il faut du temps pour bien préparer ses cours, pour transmettre sa passion pour un livre.  Ce n'est pas tout le monde qui possède l'art de résumer, ni celui de donner envie de lire un livre.  On ne peut pas être bon en tout!  Et puis, peu importe quel livre on fera lire, peu importe le show que donnera le prof pour transmettre sa passion, reste que lire le livre est une obligation et que juste d'être obligé de faire quelque chose est un sacré éteignoir...

Devrait-on y renoncer?  Non, je ne crois pas.  Faire lire des trucs qui intéressent forcément les jeunes?  À mon humble avis, non plus, parce que au départ, c'est une mission impossible de trouver des ouvrages qui intéressent tous les jeunes.  Par contre, une idée proposée par Patrick Senécal me plaît: laisser les jeunes choisir.  Par exemple, entre Le Survenant, Bonheur d'occasion et Un homme et son péché.  Qu'ils aient la possibilité de mettre de côté ce que ne les tente vraiment pas.  Je sais que les ressources scolaires ne sont peut-être pas suffisantes, mais je crois que c'est la meilleure solution.  Se faire imposer un livre, c'est la meilleure façon de le détester.  Personne n'aime se faire imposer quelque chose.  Des livres encore moins.  Pour faire aimer la littérature, il faut ouvrir des portes, mais les défoncer n'est pas toujours obligatoire pour obtenir les mêmes résultats.

@+ Mariane

4 commentaires:

Gen a dit…

Tant qu'à moi, il y a un truc que les enseignants devraient comprendre : faire lire des classiques, ok, mais on les prend COURT svp! Et oui, donner une idée aux jeunes de ce qu'ils vont lire, leur permettre de choisir entre plusieurs options, ce serait une bonne idée. (Et la règle empêchant les jeunes d'acheter des livres est ridicule : j'ai vu tellement de profs faire acheter du matériel très précis et très inutile, genre 1 cartable par étape, me semble que faire acheter des livres, ça règlerait le problème de budget... et le problème des écrivains fauchés! ;)

Prospéryne a dit…

Des nouvelles peut-être, plus que des romans? Sauf que les grands classiques sont souvent des romans :( (Quand à l'interdiction des achats de livres, ça fait un moment qu'ils sont contestés)

Gen a dit…

Pas nécessairement des nouvelles, mais disons qu'entre deux options, on y va pour la moins longue. Et/ou celle où il se passe quelque chose avant la page 100... (ah, souvenirs d'Agaguk! ;)

Prospéryne a dit…

J'ai pas lu Agaguk, mais j'ai lu Le ru d'Ikoué et honnêtement, tous les ados auraient avantage à le lire! :)