lundi 12 août 2013

Quelques adieux

En annonçant que je quittais la librairie à une cliente, elle a eu d'un seul coup les larmes aux yeux.  Elle m'a dit: «Je suis contente pour toi, mais c'est tellement triste que tu t'en ailles!»  J'en suis restée bouche bée.  Je ne m'y attendais tellement pas!  Certes, j'avais créé des liens avec certaines personnes au fil des années, mais je ne pensais pas que mon départ serait aussi marquant pour autant!  En fait, dès que je l'annonçais à mes clients réguliers, je voyais la stupéfaction se poindre sur les visages, les yeux s'arrondir, les bouches s'ouvrir en une petite phrase qui me touchait à chaque fois: «Ah non, je vais perdre ma libraire!»

Et bien oui!  Sans m'en rendre compte, sans même le vouloir vraiment, je m'étais créé une petite place dans la vie de nombreuses personnes.  J'appelais plusieurs d'entre elles par leurs noms, d'autres, je les reconnaissais de vue.  J'ai annoncé mon départ aux gens que je connaissais le mieux, aux autres, quand ça tombait dans la conversation.  Certains d'entre eux sont venus me souhaiter bonne chance durant ma dernière semaine.  D'autres ont pris la peine de m'appeler.  Tous m'ont dit qu'ils allaient me regretter, mais qu'ils étaient heureux que j'aille de l'avant.

On est pas toujours conscient de l'empreinte que l'on laisse derrière nous, sur les gens.  J'ai appris avec mon départ de la librairie combien je pouvais être appréciée, même si au quotidien, la plupart des gens ne me le disait pas.  Ils le pensaient toutefois.  Plusieurs m'ont même affirmé l'avoir dit haut et fort à plusieurs reprises à mon patron!  (Bizarre, il ne me l'a pas souvent répété! :P )  Le métier de libraire est un métier où l'on peut créer des relations fortes, parce qu'on y parle d'une passion: la lecture.  Et entre passionné, on peut très bien s'entendre.  J'étais devenue une référence pour plusieurs lecteurs dans mon entourage.  Je ne l'avais pas planifié ou ardemment souhaité, ça s'est fait pour une raison bien simple: j'aimais ce que je faisais.

Cette période de ma vie est terminé, même si je n'ai pas fini de jaser de mon ancien métier.  Il faut le dire, je fréquente encore des libraires!  Mais avec ce billet, je clos un chapitre de ma vie, qui a été très belle, très productive et remplie de vie, mais qui est maintenant finie.

Pour ce qui est de mon nouveau boulot, rassurez-vous: jusqu'à maintenant, j'aime beaucoup!  J'étais vraiment mûre pour ce nouveau défi.  :)

@+ Mariane

5 commentaires:

Gen a dit…

C'est souvent quand on quitte un endroit qu'on voit à quel point on était appréciée.

Ce qui, en soit, est une leçon à retenir : les gens qu'on apprécie, faut pas attendre qu'ils disparaissent de nos vies pour leur témoigner notre affection!

Prospéryne a dit…

@Gen, c'est pour ça que je me donne toujours la peine de remercier les gens au fur et à mesure et de leur faire comprendre à quel point je les apprécie. Attendre que la personne parte, selon moi, c'est un mauvais moment pour le faire. c'est un principe de vie que j'ai adopté il y a longtemps :)

Dominique Blondeau a dit…

on ne mérite que ce que l'on récolte, tu sembles Prospéryne avoir semé de bien belles choses autour de toi, la récolte est fabuleuse pour toi.

Pat a dit…

«Je ne l'avais pas planifié ou ardemment souhaité, ça s'est fait pour une raison bien simple: j'aimais ce que je faisais.»

Tout découle de cette petite phrase toute simple! «J'aimais ce que je faisais».

Et si tu aimes ton nouveau job (fiouh!), tu n'auras pas de difficulté à bâtir le même genre de liens :)

Bref, j'suis content pour toi!

Prospéryne a dit…

@Dominique, il semblerait en effet que j'ai largement semé, mais je l'ai fait dans le bonheur, c'est sans doute ce qui fait toute la différence.

@Pat, j'y travaille, j'y travaille! :)