lundi 20 août 2012

Après quelques semaines avec la Bête...

Salut!

Bon, premier détail pour ceux qui ne me suivrait pas régulièrement, la Bête, c'est ma liseuse.  C'est son petit surnom doux.  Doux parce que de prime abord je ne suis pas une fan absolue du numérique et que c'est ainsi que je la vois.  Surnom parce que honnêtement, je trouve ça plus cute de dire la Bête que ma liseuse qui réfère plus dans ma tête à un étui en cuir pour protéger un livre.  Le e-reader de l'anglais me semble mieux désigner cet appareil, mais comme on m'a greffé la loi 101 dans le cerveau à la naissance, ça m'horripile d'utiliser des néologismes anglais à toutes les sauces.  Alors, tout simplement, la Bête.  Qui ne m'a pas dévoré loin de là.

Je l'utilise déjà depuis plusieurs semaines.  J'ai complété la lecture de deux ouvrages dessus depuis.  Pas deux livres, deux ouvrages.  Je n'ai pas lu ces livres, mais j'ai lu leur texte.  C'est étrange comme impression.  Je n'ai pas tenu l'objet dans mes mains, mais je connais leurs mots.  Il faut le dire, j'ai choisi pour débuter la lecture en numérique deux valeurs sûres: Jules Verne et Charles Dickens.  Deux auteurs connus et reconnus.  Et surtout, deux auteurs qui ont été publiés en papier avant.  Et ça, peu importe ce que l'on en dira, c'est très important pour moi.  Pour moi, c'était lire de vrais livres, des livres qui ont passé l'étape de la réalité  Qui existent vraiment.  Pas des fichiers numériques en l'air qui n'existe que de façon virtuelle.  Je n'ai pas encore décroché de cette idée que pour qu'un livre existe, il doit exister de manière physique avant tout.  Sans ça, c'est incomplet et, à mes yeux à tout le moins, c'est comme un article sur Wikipédia: c'est bien, mais il manque quelque chose et je ne lui ferais jamais autant confiance qu'à un bon vieux bouquin aussi périmé soit-il.  L'épreuve de la réalité à mes yeux reste quand même celle du papier avant tout et surtout.

Est-ce à cause de la machine éditoriale?  Je connais un éditeur numérique et je ne peux que m'imaginer l'entendre soupirer en secouant la tête en lisant ce texte.  Et en se disant: elle a rien compris.  Pourtant, une bonne partie de cette impression vient de la façon dont je l'ai vu travailler.  Je me suis frottée à pas mal d'éditeurs depuis que je fouinasse dans le milieu du livre et ils avaient tous un point en commun:  l'étincelle brillante dans leurs yeux quand venait le temps de parler de leurs livres, de leurs auteurs.  Chez cet éditeur numérique, je voyais la flamme s'allumer quand il parlait des possibilités du numérique.  Pas quand il parlait de ses textes où des auteurs qu'il publiait.  Rien de tout cela.  Et ça m'a sérieusement refroidie.  Parce que la passion première que je retrouve dans le milieu du livre, celle qui me fait vibrer et qui me prend aux trippes, était totalement absente de cet univers.  Quand on parle de numérique, on parle d'accessibilité, de technologies, de potentiel, mais pas de littérature, de mots, de passion pour les textes des auteurs.  Que les gens lisent en numérique ou non, ce qui est important après tout, c'est d'aimer la littérature, point barre.  Et de ce point de vue-là, le débat numérique/papier est complètement et totalement stérile, que les gens lisent ce qu'ils veulent, la liseuse étant dans ce cas un simple outil, pas le Saint-Graal!

Voilà en bonne partie pourquoi, malgré la Bête, je ne m'intéressa pas aux livres publiés uniquement en numérique.  Pour l'instant, ça ne m'intéresse pas.  J'aurais des possibilités, mais rien n'a réussi à m'accrocher pour l'instant.  Parce que la mentalité du numérique est très différente de celle du papier et que je suis et resterai foncièrement une fille de papier.  Je pourrais l'exprimer autrement et dire que je suis avant tout une fille de littérature.  Et que comme dirais un intervenant du milieu du livre dans un article que j'ai lu récemment, le papier reste une technologie diablement efficace!  À voir le réseau de distribution du livre et son efficacité, on peut le constater.  Il a ses limites et ses défauts certes, mais il remplit relativement bien le boulot dont on le charge.  Aucun système n'est parfait après tout.  

Alors, c'est ça, j'en suis rendue là.  Je m'initie à la lecture numérique qui ne me procure jamais autant de sensation à la lecture que le livre papier, mais quand même, j'apprécie pour certaines choses.  Oui, c'est pratique de pouvoir télécharger tous les classiques sur Internet, ne plus avoir de date de retour à la bibliothèque est un sacré avantage!  Oui, c'est léger et j'ai découvert un avantage inattendu à la lecture numérique: on peut lire d'une seule main.  Ah, que vous pensez croche!  Non, je mets le livre sur un coussin et je tourne les pages d'un doigt pendant que de l'autre main... je gratte l'arrière des oreilles d'une chatte en manque grave d'affection!  Plus besoin de la repousser sans cesse pour pouvoir lire tranquille, ça a réglé le problème!  Ah oui et j'ai aussi pu découvrir les délices de la lecture en cuisinant, je laissais ma liseuse sur le comptoir loin des chaudrons et je lisais quelques pages entre l'ajout de chaque ingrédient.  Bon, surtout valide pour les livres que l'on veut absolument finir, mais tout de même!  Comme le Renard du Petit Prince, j'apprivoise la Bête.  Lentement, mais sûrement.

@+ Mariane

P.S. Le pire, c'est que je l'ai chargée en juin et jamais depuis.  J'attends de voir jusqu'où elle va se rendre...

2 commentaires:

Lucille Bisson a dit…

Excellent texte. Une liseuse, c'est sur ma liste au Père Noël ! Je veux m'y mettre aussi.

Prospéryne a dit…

Tu regarderas du côté des Sony Lucille. Elles coûtent légèrement plus cher, mais ça vaut la peine puisque que tu peux lire pratiquement tous les formats et que tu n'es pas connecté par défaut à un truc internet genre Reading life qui surveille ce que tu lis (c'est pour ça que je n'ai pas pris la Kobo) Et un conseil, tiens-toi loin de la Kindle, tu finis prisonnière d'Amazon pour les fichiers lus.