vendredi 9 décembre 2011

Décidément, le torticoli me guette

Salut!

Lors de mon dernier passage à Montréal, j'entre dans le métro, mon bouquin à la main et je me glisse dans un petit coin pour pouvoir lire tranquillement.  Un jeune homme se glisse à mes côtés... lui aussi un bouquin à la main.  Je me tords le cou pour voir le titre et galamment (hé oui, la galanterie ne s'est pas entièrement perdue parmi la gent masculine!) il a levé son livre pour me montrer le titre: le cinquième tome des Bannis et des Proscrits de James Clemens.  Je lui aie dit qu'il avait fait un excellent choix et après un échange de sourire, nous avons tous les deux replongés dans nos bouquins respectifs.  Et quelques stations et plusieurs pages plus tard, nos routes se sont séparés.  Quelques jours plus tard, j'arrive à une station-service demander un truc pour mesurer la pression des pneus (un gage, dixit mon père et sa très haute connaissance des termes de mécanique dans la langue de Molière).  Je pousse la porte et voie le commis faire disparaître un livre derrière son écran d'ordinateur.  Je me tords à nouveau le cou pour voir de quoi il s'agit, mais cette fois-ci, il a fallu que je demande, parce que le jeune homme ne comprenait pas ce que je voulais.  L'auteur ne me dit rien, mais il m'a fait quelques commentaires de lectures brefs qui donnaient une bonne idée sur la quantité de livres qu'il doit lire par année (je ne commenterais pas ici la jalousie que j'ai à l'idée que LUI peut lire sur ses heures de travail...), je repars tranquillement, le laissant à son livre. 

C'est souvent plus fort que moi, je zieute souvent ce que lise les gens.  Déformation professionnelle?  Rien à voir, je le faisais aussi avant.  Les transports en commun sont le pire endroit du monde à ce sujet.  On s'étire le cou pour voir ce que les gens lisent et on récolte la moitié du temps une réponse et l'autre moitié un regard réprobateur pour cet apparent viol de l'intimité de l'autre.  Pourtant, à moins de lire de la littérature érotique (et admettons que les transports en commun ne sont pas l'endroit le plus discret pour en lire!), il n'y a pas de raisons de ne pas demander le titre du livre que la personne semble dévorer.  Je me le suis fait demander à plusieurs reprises, ce qui m'a valu un drôle de sourire de la part d'un gars quand il s'est rendu compte que je lisais le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels.  Une communiste elle?  Non, une étudiante en histoire qui essai de comprendre le passé...

Où est le mal?  Quoi, si je vois ce que la personne devant moi est plongée dans son livre au point de manquer son arrêt, c'est sûrement que son livre est bon non?  Vraiment, les gens sont bizarres, ils veulent garder pour eux-mêmes leurs lectures, enfin, pour la moitié d'entre eux au moins.  Pourtant, un des plaisirs de la lecture se situe dans l'échange et aussi donc dans le partage non?  Je ne comprends donc pas les gens qui me lancent un regard courroucé.  Merde, ça veut dire que je m'intéresse à l'une de tes passions mon homme!  Si tu t'inquiètes à l'idée que je vais t'empêcher de lire, ne t'inquiète pas, je n'en aie pas le moins du monde l'intention: moi aussi, mon temps de lecture est compté, alors je ne volerais sûrement pas du tien!

@+ Prospéryne

7 commentaires:

Perséphone a dit…

Ne t'inquiète pas c'est tout à fait normal. Je le fais tout le temps et imagine un peu le métro parisien! Toi au moins tu es au Québec.

Prospéryne a dit…

@Perséphone, et encore, je le fais surtout lorsque je prends les transports en commun à Montréal. Le reste du temps, je croise relativement peu de lecteurs sur mon chemin pour aller au boulot!

Perséphone a dit…

Oui mais tu as le privilège de leur vendre leur prochain coup de coeur :p

Gen a dit…

@Prospéryne : Je me souviens pas m'être fait regarder de travers par quelqu'un dont j'essaie de voir le titre du livre... Et je dois dire que plusieurs personnes, voyant mon intérêt, ont déjà incliné leur bouquin de façon à ce que je puisse voir la couverture. :)

Par contre, je dois dire que des fois je cache soigneusement la couverture de mon livre quand j'ai des lectures honteuses... genre Twilight! ;)

Pat a dit…

Lire le titre, ça va.
Mais être obligé d'attendre que l'autre ait fini de lire par-dessus mon épaule avant de tourner la page, là, non... ;)

ClaudeL a dit…

Je n'ai jamais aimé que les gens voient ce que je lis. Comme si c'était s'insérer dans une conversation, comme écouter aux portes, comme entrer dans mon intimité, comme m'obliger à révéler mes pensées personnelles. Vous me diriez que je ne devrais pas lire en public et vous auriez bien raison!

Prospéryne a dit…

@Perséphone, alors ça, c'est vrai! :D:D:D

@Gen, chanceuse, moi, je me suis souvent méritée des regards assassins pour avoir fait ça! Ou des regards gênés comme si je violais l'intimité de quelqu'un... En passant, Twilight n'est pas une lecture honteuse, on en reparlera dans quelques années par contre! :P

@Pat, alors ça, jamais! Je n'y aurais d'ailleurs jamais pensé!

@ClaudeL, c'est vrai, savoir ce que l'autre lit, c'est un peu entrer dans son intimité. C'est pourquoi ça dérange certaines personnes.