dimanche 31 juillet 2011

Mission impossible (même pour Tom Cruise): faire baisser une PAL...

Salut!

Tout bon lecteur qui se respecte en possède une.  Selon les budgets, l'espace et l'intensité de la passion, elle peut être petite, moyenne, grosse ou digne d'une portion X-Large dans un McDo des États-Unis.  Elle se répand sur les murs dans des bibliothèques, défie les lois de la gravité dans des piles ou s'accumule sous le lit dans des boîtes.  Dans tous les cas, la PAL prend souvent beaucoup de place et à moins d'être un être d'une rare discipline dans ses lectures, elle suit uniquement une courbe: ascendante.

Bon, d'abord, c'est quoi une PAL?  Néologisme des blogues et des forums consacrés à la littérature, la PAL est l'acronyme très officiel bien qu'officieux de la Pile À Lire.  On y inclus tous les livres que l'on a à la maison et qui sont ne sont pas encore lus.  Ok, certains y inclus livres de bibliothèques, emprunts à des amis et même quelques fois les livres qu'ils ont déjà lu.  Personnellement, je n'y calcule que les livres que je possède déjà et qui sont ne sont pas encore lus.  Et oui, ça fait une bonne pile de près de 250 livres.  Je ne la mets pas en pile par contre: j'aurais un peu trop peur de confronter la théorie des piles à la loi de la gravité...  Ce sont plutôt des livres que je garde dans mes bibliothèques.  Au hasard de mes constants remue-ménage de bibliothèque, elle a parfois été confondue avec mes autres livres, mais maintenant, elle est bien séparée. 

Bon, maintenant, mettez-vous la petite musique de Mission impossible dans la tête et dites-vous que contrairement à Tom Cruise, la plupart des gens que je connais n'ont jamais, jamais réussi à faire baisser leur PAL.  Temporairement, oui.  Mais à long terme, non.  Pourtant, même moi, je me suis laissée tentée par le défi.  J'en aie fait une résolution du Nouvel An!  Bon, bon, bon, faut dire que celle-ci sont rarement destinées à être tenues, alors je pouvais sans trop de problème la mettre là!  Mais comment dire, la passion des livres est souvent plus forte que la bonne volonté de la faire baisser et que toutes les résolutions en ce sens ne sont que de courte durée.  J'ai même lu un billet d'un journaliste de Radio-Canada (désolé, je n'ai pas réussi à le retrouver sur le net...) qui parle de ses difficultés à se retenir d'acheter des livres!  Phénomène répandu donc.  Vraiment très répandu!

Alors, chers amis lecteurs, voici maintenant ma philosophie à ce sujet: j'essaie de limiter l'augmentation par principe, mais pour le reste, on s'en fout complètement et royalement.  Vive les grosses PAL!  Et comme me l'a déjà dit un ami, une grosse PAL, c'est comme un REER: il faut en accumuler beaucoup pour la retraite! ;)

@+ Prospéryne

vendredi 29 juillet 2011

Le sens des mots

Salut!

Une réflexion que je me suis faite souvent: pour être auteur, il faut bien connaître le sens des mots.  Parce qu'écrire, c'est la façon suprême de jouer avec la langue et les mots.  Certains sont des virtuoses dans leur utilisation de la langue, mais il y a en a d'autres qui sont tout aussi bon, sans être des virtuoses.  Et il y a en d'autre qui se contente de raconter une histoire.  Mais la langue française est si belle déjà, pourquoi ne pas l'utiliser à son plein potentiel?  Je ne dis pas ici de parler pointu ou d'utiliser le plus-que-parfait du subjonctif aux trois phrases.  Je parle de trouver le mot précis, d'en comprendre le sens et de savoir bien l'utiliser.  Les meilleurs écrivains sont ceux qui ont compris ce principe et qui savent le faire.

Ok, je suis exigeante et dans un monde parfait et idéal, j'aimerais que tous les écrivains me surprennent et sachent utiliser chaque mots à son plein sens, à leur plein usage.  Je me rappelle un livre pour ados, pour l'essentiel à l'écriture bâclée, d'avoir tiqué sur une phrase bien précise.  L'auteur, dans une scène fortement chargée en terme d'émotions décrit le personnage en disant qu'il enroule ses doigts autour d'un verre de milkshake.  Pas qu'il prend le verre, pas qu'il l'agrippe, pas qu'il l'attrape, pas qu'il le serre entre ses doigts, il enroule ses doigts autour du verre.  Il y a quelque chose dans le terme, dans le r qui roule, dans le mouvement qui n'a rien d'une agression, qui parle d'une main comme on parle habituellement d'une corde ou d'un ruban qui m'a fait trouvé cette phrase magnifique.  L'auteur a trouvé ici une excellente façon d'utiliser le son et le sens du mot pour faire pleinement faire ressortir l'émotion dans cette phrase.  Une phrase dans un livre complet par contre.  Atteindre une telle maîtrise est un art et je sais que ce n'est pas tout le monde qui en est capable.  Mais même le plus humble des auteurs réussit parfois ce tour de force.

J'ai lu un livre il y a quelques années.  Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin.  Certaines phrases étaient tellement belles que j'avais envie d'en pleurer.  Des phrases qui parlaient de réalités profondes et en même temps, dont la musicalité étaient d'une beauté à couper le souffle.  Je n'ai pas revu ça souvent.  Même chez cet auteur que j'adore, ce n'est pas tout le livre qui est comme ça, seulement quelques phrases que l'on découvre par hasard au milieu d'un paragraphe et que l'on relit dix fois pour en saisir la beauté, la perfection, on les lit à voix haute tellement elles sont belles et que les sons des mots y sont ordonnés autant que le sens pour donner un cristal ciselé que l'on ne peut qu'admirer.  Ces auteurs qui réussissent ce tour de force, c'est ceux qui dans mon esprit sont des littéraires, car leur qualité d'écriture ne se limite pas à raconter une bonne histoire, elle va plus loin.  On parle ici d'une écriture qui permet à une langue de trouver son plein potentiel.  Son plein épanouissement.  Et j'adore ça!

@+ Prospéryne

jeudi 28 juillet 2011

Hanaken: 1- La lignée du sabre de Geneviève Blouin

Hanaken  tome 1  La lignée du sabre  Geneviève Blouin  Illustré par Sybiline Aventure illustrée  Trampoline  222 pages

Résumé:
Japon, ère des «Royaume en guerre», fief du clan Takayama.  Hanaken Sasori trahit le seigneur Takayama, forçant son seppuku ainsi que celui de son épouse.  Leur quatre enfants livrés à eux-mêmes, les aînés poussent les cadets à chercher la vengeance pour poursuivre l'oeuvre de leur père.  C'est ainsi que Yukié se retrouve otage dans la demeure du seigneur, alors que Sâto trouve refuge chez le meilleur ami de leur père et à coup sûr autre conspirateur.  Les deux adolescents sont plongés dans les intrigues qui sous-tendent leur vengeance, mais tous les deux, chacun à leur façon doivent faire face à la même question: un samouraï doit faire preuve de loyauté, autant envers sa famille que son seigneur.  Qui pour eux sera le plus important, le seigneur qui a fait tuer leur père, ou leur famille, qui les pousse au déshonneur?

Critique:
Pour un premier roman, c'est vraiment réussi!  L'auteur réussit à nous plonger dans l'ambiance du Japon médiéval avec brio.  On y est plongé avec doigté, il y a juste assez d'éléments pour être dépaysé, mais pas assez pour nous désarçonné.  La culture japonaise, particulièrement celle des samouraïs est bien décrite, tellement qu'on peut dire qu'elle fait partie de l'histoire.  Par contre, l'intrigue met un peu de temps à vraiment décoller, il y a une scène poignante au début et ensuite, comme une période de flottement, surtout du côté de Sâto, que j'ai moins apprécié.  La partie qui lui est consacré est faible comparé à celle de Yukié, dont le cheminement intérieur et extérieur est nettement plus intéressant.  L'intrigue est aussi un peu trop linéaire, c'est du jeunesse, mais un ou deux retournements de situation aurait été agréable pour mettre du piquant.  Et certains phrases fleuraient malheureusement un peu trop le dictionnaire des synonymes.  Par contre, dès que l'on tombe dans les scènes d'action, l'auteur déploie tout son talent pour nous faire entrer pleinement dedans, j'étais littéralement scotchée à mon livre durant celles-ci.  Les personnages, surtout Yukié, Sâto et le seigneur Takayama sont riches et laissent entrevoir plus que ce que l'on pouvait croire au départ.  Ichirô et Misaki sont un peu caricaturaux dans leur désir de vengeance, mais ça ne nuit à l'intrigue.  Les scènes de violence, parce que oui, violence il y a dans ce livre, sont écrites avec brio: on sent la violence, le sang, la douleur, la peur, mais elle n'est pas écrite de façon insupportable, on le voit, on le constate, mais il n'y a pas trop d'éléments qui pourraient traumatiser un enfant, c'est vraiment écrit de façon à être lu par un public jeunesse.  Un très bon livre, pas parfait, mais une histoire dans lequel on est facilement emporté et qui fait passer un excellent moment au Japon.  Une très bonne histoire, bien racontée et qui nous donne envie d'y retourner, qui sait peut-être que oui avec un peu de chance! ;)

Ma note: 4.5/5

Je remercie Pierre Chartray des éditions Trampoline pour ce service de presse.

mercredi 27 juillet 2011

Mon ami Ben de Julia Romp

Mon ami Ben  Julia Romp  Jean-Claude Gawsewitch  347 pages

Résumé:
Julia vit seule avec son fils Georges.  Celui-ci est atteint d'autisme et d'un déficit de l'attention.  Il est incapable d'exprimer ses émotions et refuse systématiquement d'être touché.  Pris dans sa propre bulle, sa mère ne peut l'atteindre et s'en désespère.  Jusqu'au jour où, par le plus grand des hasards, un chat errant, malade et blessé, trouve refuge dans leur remise.  Ce chat, que Georges appellera aussitôt Ben, sera une sorte d'ange gardien félin pour lui, lui permettant de s'ouvrir sur le monde en l'utilisant comme miroir de ses émotions.

Critique:
Ce n'est pas le premier récit que je lis concernant des histoires de chats.  Et pas le premier non plus édité chez Jean-Claude Gawsewitch.  C'est donc avec une belle surprise que j'ai donc lu ce récit qui en plus d'être très bien écrit, racontait une histoire vrai, dans laquelle tous les amoureux des chats peuvent se reconnaître.  Ben, sorte de sage à quatre pattes, réussit le miracle de faire sortir Georges de sa coquille.  Pas de magie, pas de miracle, pas de retournement brusque de situation, juste un chat qui par sa personnalité et ses qualités, réussit à tisser un lien avec l'enfant, à percer la carapace que crée l'autisme entre lui et les autres et à l'ouvrir au monde.  L'angoisse de la mère est magnifiquement bien rendue, on se demande comment nous aurions nous-même pu réussir à donner autant à cet enfant, d'autant plus que le diagnostique a été déposé très tard dans son cas et que tous l'accusait des défauts de son enfant entre-temps.  Dur, dur pour une mère!  Celle-ci réussit pourtant à s'en sortir.  La partie, à la fin, où Ben disparaît pendant quelques mois est très dure, mais en même temps, la fin est très belle.  Mais ce n'était pas nécessaire dans ce récit.  J'ai même senti cette partie un peu de trop.  Pas grave, on lui pardonne le tout et on préfère voir les mimiques de Ben!

Ma note: 4/5

Je remercie Socadis et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.

mardi 26 juillet 2011

La littérature québécoise est-elle ennuyante?

Salut!

Souvent j'entends des gens, surtout des jeunes, me dire qu'il n'aime pas la littérature québécoise.  Pour diverses raisons.  Cela dépend des gens.  Certains disent que c'est parce qu'elle est nombriliste, d'autres parce qu'elle ne les intéresse tout simplement pas, d'autres encore parce qu'ils trouvent qu'en général, elle est destiné à un public plus vieux qu'eux.  Je fais partie de ceux qui ont cherché longtemps avant de se trouver dans la littérature d'ici, parce que c'est vrai que si on ne fait qu'écouter la télé, la radio et les critiques littéraires populaires, on se rend vite compte que les livres dont on parle sont rarement destinés à un public de lecteur jeune quand on parle de littérature québécoise.  Les 20-30 sont souvent négligés dans l'ensemble.  Ou les romans qu'on leur propose sont écrits ailleurs qu'ici.  Pourquoi il n'y a pas de Guillaume Musso ou de Marc Levy au Québec pour faire lire des histoires d'ici?  Ou tout simplement pourquoi les gens d'ici ne se retrouvent pas dans la littérature produite ici?

Ça c'est une grande question.  Pour ma part, pendant des années, quand on me parlait de littérature québécoise, je pensais automatiquement à Michel David.  Ou à Louise Tremblay-D'Essiambre.  Ou à Arlette Cousture (quoiqu'elle publie nettement moins depuis quelques années)  Dans tous les cas, ces romans avaient en commun de parler de personnes ordinaires ayant vécues dans le passé et de raconter des histoires de famille qui bien souvent, mais pas toujours, se passait à la campagne ou dans des quartiers populaires des grandes villes.  Des remakes actualisés des romans de Gabrielle Roy ou du terroir donc.  Euh, pas trop ma tasse de thé donc!  Ça ne me ressemble pas.  Quoique je vois défiler mes clients en rang serré lors de la sortie d'un nouveau roman de Michel David ou Louise Tremblay-D'Essiambre, moi, j'ai l'impression que leurs livres ne sont que des variations sur le même thème.  Ça n'innove pas beaucoup.  Il y a des gens qui adorent et c'est tant mieux, ce public est conquis.  Mais moi, je ne m'y reconnais pas du tout.  Non, mais pensez-y, passer mon temps à lire des histoires parlant de la réalité quotidienne de mes grands-parents?  Vous n'y pensez pas!  Ces romans parlent du passé de la société québécoise, pas de son présent, ni de son avenir!  Et moi, je vis dans le présent, une fois de temps à autre, aller dans le passé, ça me va, mais pas d'y passer mon temps.

Mais dans la production actuelle, si vaste que même la libraire que je suis y perd souvent son latin, il y a tellement plus.  Vous aimez le roman noir?  Aller faire un tour du côté d'Andrée A. Michaud ou des publications de chez Àlire, voir même Coups de tête pour certains titres.  Vous aimez la Chick lit?  Il y a toute une collection chez De Mortagne (oui, oui, ceux-là même qui publie Les chevaliers d'Émeraude!), en plus de titres chez Québec Amérique, Stanké et ailleurs.  Vous aimez le policier?  Goélette en fait de plus en plus, en plus des classiques de chez Àlire.  Du fantastique ou de la science-fiction?  Alors là, frapper à la porte de chez Àlire à coups sûrs, mais quelques autres petites maisons comme Les 6 brumes commencent à se démarquer sérieusement.  De tout je vous dis!  Vous cherchez autre chose?  Quelque chose de plus littéraire, qui vous rappelle le talent de certains auteurs d'ailleurs?  Alors là, venez faire un tour pour me voir ou encore, prenez-vous de bonnes chaussures pour arpenter les Salons du livres: les vrais bijoux littéraires ne passent à la télévision que lorsqu'ils ont fait leurs preuves et encore, pas toujours.  Il faut savoir les chercher.  C'est là l'aventure.  Je dois avouer que j'ai l'immense chance en tant que libraire d'être à la réception de livres.  Je vois passer quasiment toutes les nouveautés entre mes mains et je dois bien me taper une centaine de quatrième de couverture par semaine.  J'ai appris à connaître la valeur d'un livre en lisant ce petit texte très instructif.  Et à reconnaître les bons titres d'un coup d’œil.

Car de très bons titres, de très bons livres, il s'en fait ici.  Absolument aucun doute là-dessus.  La production littéraire québécoise est éclatée, variée, pleine de vie et de verve.  Je trouve seulement dommage celle-ci peine à faire son chemin.  Le peu de temps d'antenne accordé un peu partout à la littérature n'aide pas, mais il y a aussi une habitude bien ancrée chez certain de bouder ce qui se fait ici au profit d'auteurs de l'extérieur.  C'est dommage pour eux.  Ils y perdent de très belles découvertes.

@+ Prospéryne

lundi 25 juillet 2011

Le secret d'un homme riche de Manon Raiche

Le secret d'un homme riche  Manon Raiche  Dauphin blanc 197 pages

Résumé:
Robert a 35 ans et croule sous les dettes malgré un très bon salaire.  Par le biais de son travail, il fait la connaissance d'Eugène Tassé, un multimillionnaire et lui demande de lui expliquer les secrets pour devenir riche.  Celui-ci accepte et lors d'une série de rencontre, lui transmet son savoir sur la richesse et les moyens de l'obtenir, mais le vieil homme ne se contente pas de lui apprendre des principes financiers: c'est tout un plan de vie que voit Robert se dérouler devant lui. 

Critique:
Ok, des livres qui permettent de changer sa vie , de devenir riche et patati et patata, j'en aie lu un certain nombre.  Dans beaucoup de cas, le seul compte en banque qu'ils ont réussi à augmenter, c'est celui de l'auteur.  C'est pourquoi ce livre détonne pour moi.  Oui, on y parle de fric, oui, on y parle d'abondance, oui, on en parle par le biais d'une personne dans lequel tout le monde peut se reconnaître un peu.  Mais il y a quelque chose qui n'est pas comme les autres: tout ce qui est proposé dans le livre, bon, disons presque tout, est du domaine, du concret, du solide et de l'applicable facilement.  On ne parle pas de faire des cercles de prospérité en faisant brûlé des chandelles avec de la sauge et du miel sur un autel (je suis honnête, j'ai déjà lu ça!).  Non, à vraie dire, en entendant parler Eugène Tassé, j'avais plutôt l'impression d'entendre un conseiller financier sérieux.  Cependant, c'est la façon dont celui-ci présente le tout qui est intéressante.  Parce qu'il fait de la richesse non une affaire d'argent, mais une affaire de, pour reprendre son expression, plan de vie.  La richesse est vue comme la facette d'un accomplissement personnel complet et non seulement purement monétaire.  Et ses conseils comportent une sacré dose de sagesse.  Le livre est aussi truffé de citations inspirantes (quelques-unes ornent maintenant mes murs...) et on sent que le programme est vraiment atteignable, que c'est possible de le réaliser et de devenir riche soi-même.  C'est sans doute ça la plus grande force du livre.

Ma note: 5/5 Coup de coeur

dimanche 24 juillet 2011

Blogues littéraires et promotion des livres

Salut!

Ici et ici, deux excellents billets sur les blogues littéraires et la place qu'ils peuvent prendre dans la diffusion et la promotion de la littérature d'ici.  Je viens de découvrir Christian Liboiron et un peu plus tôt cette semaine, j'ai aussi découvert par blogue interposé (celui de Geneviève Blouin), celui de Dominique Bellavance qui tient lui aussi des propos sérieux et nuancé que je trouve brillant et très bien présenté.  C'est rafraichissant de voir des idées neuves, des opinions qui rejoignent les miennes et des gens qui veulent que le livre marche au Québec!  Enfin, tout ça pour dire que c'est une chose que j'adore des médias sociaux: on est capable de se connecter avec des gens qui partage nos opinions, même s'ils ne vivent pas à la porte d'à côté!  Vive les blogues, vive les médias sociaux!  Et le mieux, c'est que plus on en découvre, plus c'est intéressant.

@+ Prospéryne

P.S. Mon silence des derniers jours me vient de mon manque total de résistance à la chaleur: je n'avais plus de billets de prêt et juste me mettre à mon ordinateur me faisait transpirer, alors j'ai préféré aller m'installer directement sous l'air clim en visualisant que j'étais un ours polaire sur la banquise.

jeudi 21 juillet 2011

Quand lire est une drogue

Salut!

Coke, Cristal meth, speed, crack, livres... Où est le lien?  Il y en a un.  Soyons honnête, pour la très très grande majorité des lecteurs, lire est un loisir agréable et même une excellente façon de passer du bon temps.  Mais pour une infime minorité, la lecture est une fuite, une fuite en avant qui permet de se cacher de la réalité et de ne pas faire face.  Ce sont souvent des lecteurs compulsifs, pas toujours très exigeants envers leurs livres et qui ne cherchent qu'une seule chose au final: que la lecture leur fasse oublier leur réalité.  Vous voyez le lien maintenant?  Ben oui, exactement comme une drogue permet aux gens d'oublier leur réalité, se plonger trop intensément dans la lecture permet à certaines personnes de fuir leurs problèmes.  Et pas pour le meilleur.

Je ne peux pas dire que je connais beaucoup de cas de lecteurs compulsifs.  Parce que bien souvent, ils sont très difficile à départager des lecteurs passionnés dont je suis.  La ligne est mince entre les deux.  Très mince parfois.  Trop mince.  On peut passer d'un côté ou de l'autre.  Aimer lire n'est pas plus malsain qu'aimer courir pour être en forme.  La seule différence, c'est quand ça dépasse les bornes: quand on court trop parce qu'on veut maigrir, on parle d'anorexie.  Quand on lit trop pour fuir la vraie vie, on parle de quoi?  Il n'y a pas de terme pour ça.  Du moins, je n'en connais pas.  Je connais juste les symptômes externes: la personne ne parle pas aux autres, se réfugie dans ses livres à tous moments et ne fait pratiquement que ça au détriment de sa vie sociale.  Je vous le dis, les cas vraiment grave sont rares, car si votre collègue sort son livre à l'heure du lunch, où est le problème?  Sans blague?  Mais si elle le fait tous les midis, tout le temps, même quand vous câler à tous une sortie resto de gang, il n'y a pas lieu là de parler d'exagération?  Quand toutes ses pauses, tous ses temps libres y passent?  Vous comprenez la nuance?

Car la nuance est là, dans cette petite démarcation, cette toute petite différence entre la passion saine et la passion malsaine.  Je connais beaucoup de gens, dont moi-même, qui ont à une période ou à une autre, alors que ça n'allait pas dans leur vie, franchit le pas.  On est devenu soudain boulimique de lectures, alignant celles-ci en rang serré, fuyant par ce moyen la réalité qui nous dérangeait, quoi qu'elle soit: une relation de couple insatisfaisante, une rupture, une période sans emploi ou tout simplement une passe sans moral.  Mais dans tous ses cas, la lecture a repris ensuite sa juste place de passion envahissante certes, mais sans dommage sur le reste de la vie par la suite.  Et dans la vie quotidienne, on pourrait dire que pour fuir les petits irritants du quotidien, certes dégainent leur cigarette et d'autres ouvrent un livre pour quelques minutes ou quelques heures, dépendant de la frustration.  Dans un cas comme dans l'autre, on se sert de quelque chose pour faire passer une frustration.  Bon, lire est sans doute meilleur pour les poumons, mais à moins de lire sur une bicyclette stationnaire, ce n'est sans doute pas le moyen idéal de lutter contre l'obésité provoquée par la sédentarité!  Rien n'est parfait dans ce bas-monde...

Donc, avis à tous les lecteurs, avis à tous les passionnés de bouquins: les livres font parti de votre vie, ils ne sont pas votre vie.  Votre vie est là, elle vous pend au bout du nez et vous n'avez qu'à tendre la main pour vous en emparez et la vivre, vraiment pleinement.   Avec un bon bouquin pas trop loin tout de même! ;)

@+ Prospéryne

mercredi 20 juillet 2011

Haven: 1- Exil de Lamontagne et Kan-J

Haven  Tome 1  Exil  Scénario de Jacques Lamontagne  Dessins de Kan-J  Couleurs de Zig Enfruke  Soleil  48 pages

Résumé:
Haven vit dans la cité de Gaskerr, séparée en trois niveaux strictement séparés représentant la hiérarchie sociale.  En haut les riches avec de l'espace, en bas les pauvres entassés.  Nul ne peut sortir de la cité, les sages ont bien prévenu que l'air des montagnes toute proche est empoisonnée.  Mais voilà que Haven, jeune homme dégourdi se fait pincer pour vol et est contraint à l'exil, plus exactement à se faire bouffer par les créatures qui sont à l'affût des déchets au pied des murailles.  Aidé d'un ami, il réussit à s'enfuir et arrive au pied des montagnes... où l'air est parfaitement respirable!  S'ensuit une rencontre avec une jeune fille bagarreuse qui va faire voyager le jeune gaskerrien bien plus loin qu'il ne l'aurait pensé au départ... et lui faire découvrir des vérités que les sages auraient préférés lui cacher!

Critique:
Haven est le type de héros classique.  Roublard au bon coeur, arrogant sur les bords, vif d'esprit, il est pourtant très rapidement envoyé dans un univers dont il ignore tout.  Vivre isolé dans la cité de Gaskerr ne prépare pas à la vie dans le vaste monde!  Il tombe rapidement sur la belle Tuena et la suis dans ses aventures, ma foi, assez nombreuses!  Car la belle est une guerrière en fuite.  Prétexte pour les auteurs à présenter le monde qui entoure Gaskerr au fur et à mesure de leurs pérégrinations.  Et d'y placer tout un tas de créatures plus ou moins anthropomorphes ayant des buts précis.  L'histoire ne s'achève pas avec ce tome d'ailleurs.  Les dessins sont intéressants, plein de couleurs et bien faits.  Cependant, l'ensemble est correct sans être extraordinaire.  Cette bande dessinée est avant tout un divertissement de qualité, mais qui ne laisse pas énormément de traces.  D'ailleurs, l'histoire un peu trop convenue et déjà exploitée maintes fois ne s'y prêtait guère.  Pour le reste, rien ne sert de bouder son plaisir avec une BD dans lequel on passe quand même un très bon moment. 

Ma note: 3.75/5

mardi 19 juillet 2011

Ultraviolet de Nancy Huston

Ultraviolet  Nancy Huston  Thierry Magnier  79 pages

Résumé:
Lucy Larson a 13 ans et vit avec son père pasteur dans la poussiéreuse et desséchée Alberta des années 30, entre la crise économique et la sécheresse qui ravage le pays depuis 3 ans.  Son univers est étriqué comme seul peut l'être celui d'une fille de pasteur par trop conformiste et de son épouse elle aussi soucieuse des apparences.  Mais l'intelligence bout sous son crâne, c'est pourquoi elle commence à tenir un journal.  Néanmoins, c'est sa rencontre avec le docteur Bernard Beauchemin, médecin chassé du Québec pour un crime que l'on ne connaîtra que plus tard qui marquera le tournant, à la fois de cet été trop chaud et aussi, de sa jeune vie.

Critique:
Le livre est le carnet tenu brièvement par Lucy le temps d'un été, été qui sera celui de sa transformation.  Tel un papillon, elle va sortir de sa chrysalide.  Pas pour les bonnes raisons sans doute, mais sa brève rencontre avec le Dr Beauchemin va être marquante pour la totalité de sa vie, on le sent.  On le sait d'ailleurs par Lucy elle-même.  Le livre est extrêmement court, mais aussi très intéressant.  On suit le cheminement de Lucy, sa relation avec le Dr Beauchemin, mais aussi la façon dont elle sort la tête de son univers étriqué où les choses sont ordonnées d'une telle façon que seule la mort peut les faire bouger.  L'écriture de Nancy Huston se transforme dans ce petit opus pour être au niveau de langage d'une adolescente de 13 ans (mais une adolescente amoureuse du dictionnaire et de l'étymologie grecque et latine).  On ne sent pas l'adulte, on sent la jeunesse, la fraîcheur des premières découvertes, de l'amour naissant, mais sans tomber dans le cucul la praline des premiers émois amoureux trop kitch repris dans certains livres.  On parle de la vérité d'un être humain.  La dernière scène entre le Dr Beauchemin et Lucy peut être interprétée de différentes façons, selon que l'on se mette du côté de Lucy ou de l'adulte qui regarde.  Comme souvent dans ses livres, Nancy Huston ne porte pas de jugement, elle laisse le lecteur trouver ses propres réponses à la question qu'elle pose.  Et elle le fait très bien, moins que dans d'autres livres, mais très bien quand même pour une lecture destinée aux ados.  Après tout, il faut les laisser grandir un peu pour qu'ils comprennent certaines choses! ;)

Ma note: 4/5

lundi 18 juillet 2011

Tics d'écriture

Salut!

À force d'écrire des billets et des critiques, je me suis rendue compte que j'avais des tics d'écriture...  Ben, oui, comme n'importe quel écrivain!  Héhé, je me fais l'effet à moi-même d'une auteure en pleine découverte de son potentiel...  Non, mais faudrait pas exagérer non plus là! :P

Alors quels sont mes fameux tics d'écriture?  Premièrement, j'abuse des points d'exclamations et des points de suspensions.  Vous savez!  Ces trucs-là là!  Ou encore ceux-ci...  Ça aussi j'en fais trop...  Que voulez-vous , c'est la meilleure façon que j'ai trouvé de mettre de l'intonation à mes textes.  Il y a très longtemps (tellement longtemps que je ne me souviens plus trop qui me l'a dit), on m'avait dit que lors d'une lecture à voix haute, les phrases finissant par un point devait se terminer en baissant d'un ton de voix (pas en volume sonore, plutôt en terme de note au lieu d'un ré, un do ou quelque chose comme, c'est dur à expliquer à l'écrit, faudrait que je m'enregistre en train de le dire pour que vous compreniez merdouille!) et les phrases finissant par un point d'exclamation en montant d'un ton de voix.  Une manière de lire qui rendait le ton de voix plus vivant.  Et les points de suspension devait être terminée en prononçant la phrase en étirant un tantinet de manière à faire comprendre à la personne qui écoute que ce n'est pas un point final mais que l'on suspend la phrase comme si elle était dans les airs et ne retombait pas sur terre comme avec les points ordinaires (je dois pas être beaucoup plus claire! ou non..., enfin, vous comprenez hein?)

Deuxièmement, j'abuse toujours des parenthèses (ya qu'à lire le paragraphe précédent pour s'en convaincre! oups, encore un point d'exclamation).  Je sais pas, j'ai toujours tendance à en mettre des tonnes, plus particulièrement dans mes billets.  Quand je mets quelque chose entre parenthèse, pour moi, c'est comme si je chuchotais quelque chose, comme si ça n'appartenait pas (tout à fait) au reste du texte et que ça le transformait en quelque chose d'autre.  De plus brillant ou je sais pas trop quoi.  Ça me donne un sentiment d'ap(parenthèse)arté.  Bref, j'en fais trop et sans doute pour les mauvaises raisons.  Non, mais c'est vrai, ça doit bien faire 10 que je fais depuis le début de ce billet! (euh, bien compté 7 en comptant celle-ci et y'en a sûrement à venir plus loin...  Zut encore des points de suspension(!))

Troisièmement, je me dis que je dois faire honte à ma prof de première année du primaire.  Et beaucoup à part.  Mais bon, elle n'est pas là pour me taper sur les doigts, alors je vais pouvoir le dire (et en plus, elle doit avoir oublier jusqu'à mon nom, j'ai quand même fini ma première année il y a plus de 20 ans! Oups, point d'exclamation...)  Combien de fois nous a-t'elle dit de ne jamais, jamais, jamais commencer une phrase par et.  Et je passe mon temps à le faire dans la plupart de mes textes.  Ça vient tout seul, c'est pas volontaire, j'écris mes phrases comme elle me viennent dans ma tête et elles viennent presque tout le temps comme ça (!)  Mais ya pas juste pour les et que ça fait ça, pour les mais aussi, mais bon, ça elle ne nous l'a pas dit, c'est juste moi qui me suis rendue compte de ça à force de ne (pratiquement) jamais en voir sauf quand c'est moi qui écrit.  Et puis, comme mais est une conjonction de coordination tout comme et (je sors vraiment ça de mon cerveau ça? Hé!  Mais, Ou, Et, Donc, Car, Ni, Or), ça doit être la même règle de grammaire qui s'applique non?: on ne peut la mettre en tête de phrase.  Ou le moins possible.  Sauf que là, je viens de le faire je sais pas trop combien de fois dans le même paragraphe (6).

Je pourrais sortir d'autres horreurs grammaticales ou syntaxiques que je réalise que je fais à longueur d'écriture, mais là, je crois que je me suis assez auto-tapée sur la tête pour la journée!...  Et ça suffit (non, mais, faut quand même pas trop être dur pour soi-même!)  En tout cas, je me rappelle le dicton pour me rassurer: faute avouée est à demi pardonnée.  Oups, deux fois l'usage des deux-points en deux paragraphes: un autre tics qui apparaît?  (Merdouille!!!....  Et je ne fais pas exprès!)

@+ Prospéryne

dimanche 17 juillet 2011

Largo Winch: 4- Business blues de Jean Van Hamme et Philip Francq

Largo Winch  Tome 3  Business blues  Scénario de Jean Van Hamme  Dessins de Philip Francq  Collection Repérages  Dupuis  48 pages



Résumé:
Dès l'O.P.A. lancée, le piège se referme.  Le milliard qui était sensé permettre à Largo de racheter Fenico lui est ravi sous le nez par... le fisc!  Largo a dorénavant 3 jours pour trouver deux milliards de dollar, à la fois pour rembourser la banque qui lui a consenti le prêt et aussi pour payer les fameuses actions obtenues par l'O.P.A.  Trois jours.  Et le danger n'est pas nécessairement là où il semble être, car le mystérieux Archer vert semble encore vouloir faire des victimes!

Critique:
Un tome plus intense que le premier côté émotion et une finale qui n'aurait rien eu à envier à un bon film d'action.  Les fils de l'intrigue se dénoue et on sent un sens de l'intrigue particulièrement bon aux auteurs de cette BD.  Le personnage de Melanie est étoffé par ce qu'elle vit et on se rend compte que loin d'être une simple fille facile, elle aurait sans doute fait une excellente Mme Winch avec son fort caractère.  Mais bon, Largo semble être fait pour être célibataire plus qu'autre chose!  J'ai adoré le fait que l'on ramène Simon, l'ami de Largo rencontré dans les deux premiers tomes.  Lui et Freddy son pilote semble être les personnages qui sont le plus proche de ce que pourrait être un ami pour Largo.  Et en leur présence, son arrogance tombe, ce qui fait du bien: Largo n'est pas qu'un arrogant, il est capable de sentiments et de loyauté envers ceux à qui il tient.  Un beau volume, plein d'action, mais aussi de profondeur, mais aussi d'humour avec les aventures de la vieille qui veut lui mettre le grappin dessus.  Pauvre elle, elle n'est tellement pas à la hauteur!

Ma note: 4.5/5

samedi 16 juillet 2011

Ces séries qui ne finissent pas

Salut!

Il y a une chose que je déteste, c'est quand, pour des raisons éditoriales ou autre, une série ne finit pas.  Je déteste comme c'est pas possible.  Que ce soit l'auteur qui jette l'éponge ou l'éditeur qui refuse de continuer l'aventure, c'est dans mon cas un manque de respect des lecteurs qui se sont attachés aux personnages.  Et c'est encore pire quand c'est une série dont j'attendais impatiemment la suite.

Ça m'est déjà arrivé deux fois.  La première, ça a été pour les Héritiers d'Ambrosius de Claude Champagne. C'était il y a déjà quelques années.  Une très bonne série jeunesse que je suivais avec intérêt.  Je ne me souviens plus du tout comment je l'avais découverte, mais une chose est sûre, je surveillais la parution de chaque tome avec attention.  Et est arrivé le jour où j'ai appris la fin de la série...  Merdouille!  Quelle déception!  Je voulais le savoir moi, si Ambrosius et sa bande allait finir par atteindre leurs objectifs!  Vraiment!  Je me rappelle plus des détails (et je me mords encore les doigts de cette connerie, mais j'ai donné les livres!), mais je me rappelle combien j'avais rigolé des pouvoirs des jeunes.  L'un d'entre eux pouvait grimper partout sur les murs comme Spiderman et de mémoire un autre pouvait lire dans les pensées des gens.  Enfin, maintenant, je ne saurais jamais la fin de cette série.  Dommage, tellement dommage!

Maintenant, c'est Entités qui ne se poursuivra pas au-delà du deuxième tome.  Pour l'instant du moins.  Mais n'empêche, c'est enrageant un peu et surtout décevant.  Je ne jette pas la pierre à personne là-dedans, c'est juste la lectrice en moi qui s'énerve un peu et qui dit haut et fort qu'elle aimerait connaître la fin à quelque chose qu'elle a commencé!  Surtout dans les histoires que je lis.  Ça m'agace!

Parce que vraiment, sauf si c'est moi qui abandonne la série, je vais jusqu'au bout, même si des fois, la qualité baisse ou que certains tomes sont vraiment moins bons que d'autres.  Je veux savoir la fin!  L'intérêt avait beaucoup, beaucoup diminué au fil des tomes pour Les chevaliers d'Émeraude, passant de bonne à carrément, merde je veux savoir la fin alors je vais me taper le dernier livre.  Mais je voulais connaître la fin merdouille!  Et là, ben, je sais que certains séries que je connais n'auront jamais de fin.  Merdouille.  La vie est parfois bien chiante pour les lecteurs...

@+ Prospéryne

vendredi 15 juillet 2011

Largo Winch: 3- O.P.A. de Jean Van Hamme et Philip Francq

Largo Winch  Tome 3  O.P.A.  Scénario de Jean Van Hamme  Dessins de Philip Francq  Collection Repérages  Dupuis  48 pages

Résumé:
Largo Winch fait face à une dangereuse menace!  Le fisc... Venu lui réclamer pas moins d'un milliard de dollars en droit de succession sur le Groupe W.  Et en même temps, un consortium tente de racheter le peu de part sur le marché du Groupe.  De quoi mettre Largo aux aguets de défendre sa fortune et de lancer une Offre publique d'achat sur le groupe Fenico qui souhaite le racheter.  Chose que Largo a de la difficulté à accepter car il flaire un piège.

Critique:
Un album sur les chapeaux de roue encore une fois.  Côté action, ceux qui en veulent adorent Largo Winch, sorte de James Bond de la haute finance.  En tout cas, pour ceux qui veulent étoffer un peu leurs connaissances dans le domaine n'ont qu'à  ouvrir l'album!  C'est un peu complexe bien sûr, mais on finit par s'y retrouver assez facilement.  La vulgarisation de la haute finance est particulièrement bien rendue.  Un aspect que j'ai beaucoup aimé de l'album d'ailleurs, on y apprend mine de rien une foule de trucs.  Et sans le moins du monde s'emmerder.  Dommage que ça parle des lois américaines sur la finance... J'aurais bien aimé utiliser quelques trucs que j'ai aie appris!  Sur le reste, on retrouve notre Largo toujours aussi séducteur avec sa touche d'arrogance bien personnelle, mais il doit maintenant gérer un empire de milliards de dollars et on sent que ça lui pèse.  Après la réalité de la conquête, viennent les responsabilités et les doutes.  Avec ça, on sent que les auteurs donnent une belle dimension au personnage.  Dimension qu'ils vont sans peine pouvoir étoffer par la suite.  Vraiment bien comme BD, même si l'effet de nouveauté est disparue, on est tout à faire encore dedans.

Ma note: 4.25/5

jeudi 14 juillet 2011

Persepolis 1 et 2 de Marjane Satrapi

Persepolis tome 1 et 2  Marjane Satrapi  Collection Ciboulette  L'Association 

Résumé:
La jeune Marji a dix ans quand éclate la révolution dans son pays.   Du haut de sa petite personne, elle regarde le monde et essaie de le comprendre, alors que se bouscule les événements, autant nationaux qu'internationaux, avec la guerre Iran-Irak et la montée du pouvoir des islamistes.

Critique:
J'ai lu les deux premiers tomes bout à bout et comme ils sont tellement mêlés dans mon esprit, que j'en fait une critique commune.  Premièrement, le dessin me rappelle les BD de Michel Rabagliatti et Guy Delisle par le coup de crayon simple, mais qui sait parfaitement transmettre l'émotion et le message que l'auteur souhaite passer.  On y raconte l'histoire de l'Iran vu de l'intérieur, des gens fiers de leur pays pris dans la tourmente.  Des gens capables de résister, de manifester (les parents de Marji sont très impliqués dans la lutte contre le Shah), mais qui ne seront pas capable de résister à la vague islamiste.  On sent l'inquiétude, les différences de classe, les problèmes liés à la religion, mais aussi au pouvoir, la très grand solidarité entre les personnes, les manques au quotidien.  Tout ça, vu à travers le regard d'une petite fille très intelligente pour son âge et qui ne se laisse pas faire.  Marji est un personnage fort, presque téméraire, mais aussi fragile.  Elle est liée à ses parents par un amour puissant et ils le lui rendent bien.  Au point de prendre au finale la dure décision qui s'impose.  Une BD extrêmement bonne, le meilleur de ce que le 7e art peut nous offrir: une entrée dans la pensée, la psychée d'un autre peuple et nous faire découvrir de l'intérieur les événements qu'autrement on ne fait qu'effleurer aux actualités.

Ma note: 4.25/5

mercredi 13 juillet 2011

Illusions d'Aprilynne Pike

Illusions  Aprilynne Pike  Ada 486 pages

Résumé:
Alors que la dernière année d'école de David et Laurel commence, ils ont la surprise de voir un nouvel élève dans l'école totalement inattendu: Tamani.  Et le coeur de Laurel, même si elle a renoncé à la fée pour David, se remet à se balancer entre les deux.  Mais rien ne peut être simple dans sa vie, pas même ses amours.  Car il y a une autre nouvelle à l'école: elle s'appelle Yuki et Klea vient la voir en lui disant que celle-ci est une sorte de plante, une dryade, et qu'elle doit la protéger.  Pas une dryade voyons, une autre fée, une fée sauvage, inconnue d'Avalon!!!

Critique:
J'ai eu l'impression pendant la moitié du livre de relire Hésitation de Stephenie Meyer, mais en pire.  En encore plus son-coeur-balance-entre-les-deux-et-elle-ne-peut-se-décider.  Voilà, cet aspect m'a plutôt tapé sur les nerfs.  Et aussi ils ont 17 ans, ils sont au sommet de leurs hormones et ils ne font que s'embrasser gentiment comme de pauvres petits enfants qui ne savent pas que la vraie vie existe pas loin.  Allô la terre?  Je me doute que c'est une façon simple de faire figurer le roman dans la catégorie ado des très prudes États-Unis, mais disons que pour moi, c'est aussi une façon d'enlever une petite couche de réalisme!  On ne parle même pas de désir sexuel bordel!  Bon, c'est ainsi!  Passé ces détails, le livre est bon, mais en même temps, hum, comment, dire, pas parfait.  Sortilèges mettait un temps fou à décoller avant de vraiment pouvoir parler d'une intrigue.  Dans Illusions, même principe, sauf que ça arrive à la page quoi, 400?  Et la montée en puissance de la fin n'est ni assez longue, ni assez puissante pour laisser une impression durable.  Bref, ça laisse une impression de demi-ton pour cet opus.  Pour qui aime les intrigues et les amourettes, là, vous êtes servi, mais ce n'est pas trop ma tasse de thé.  Par contre, j'ai beaucoup aimé la nouvelle compréhension que Laurel a de ses talents de Mélangeuse.  La façon dont elle conçoit ses potions, dont elle les analyse, dont elle les étudie.  Vraiment très très intéressant cette partie, répartie dans tout le livre en fait, qui permet de mieux comprendre les particularité des fées d'automne.  Là-dessus, super.  Un tome en demie-teinte pour le reste.

Ma note: 3.25/5

Je remercie les éditions Ada et plus particulièrement Martin pour ce service de presse.

SPOILER AILES 4!!!
Aprilynne Pike a annoncé sur son blogue que le quatrième et dernier tome d'Ailes commencerait une heure après la fin d'Illusions et ne durerait que 24 heures.  Apparemment, il va aussi falloir s'attendre à voir des personnages disparaître.  Lesquels?  Ah, ça, elle ne le dit pas.  Si on regarde la série dans son ensemble et non le livre spécifiquement, il est très possible que Illusions n'aie alors été qu'une longue, très longue intro à la finale.  Va falloir voir avec la fin si cela va s'avérer vrai ou encore si le livre aura juste été moins bon que les autres.

mardi 12 juillet 2011

J'aime pas le policier

Salut!

Parmi la production actuelle de livres, il y a un genre abondant et varié que je fuis comme la peste: le policier.  Alias le polar et le thriller.  Pourquoi?  Vous est-il arrivé de vous emmerder royalement et systématiquement dans un genre?  Si oui, alors vous allez me comprendre: même sur Millenium, je cognais des clous tellement je m'ennuyais!

Tiens commençons par cette série qui a fait coulé beaucoup d'encre (et vendre beaucoup de copies!).  Aucun intérêt pour moi.  J'ai lu le premier tome, enthousiasmée au départ par les excellentes critiques et les très bons commentaires de tout le monde, et... non.  Je n'étais même pas intéressée de savoir qui avait fait le coup à Harriet et les mésaventures de Michael et Lisbeth me laissait indifférente.  Je suis allée me coucher en plein milieu de la scène de tension finale.  Seuls les personnages me semblaient intéressants, pour le reste, l'enquête et tout, bof, bof!  Je ne me gêne d'ailleurs pas pour le dire!  Même si des collègues m'ont déjà dit que je donnais quand même le goût de le lire quand j'en parle.  Bizarre Bizarre...

Mais bon, Millenium est la règle plutôt que l'exception.  Ça ne m'intéresse carrément pas!  J'essaie de voir un quelconque intérêt à lire un livre dont le but est de trouver qui a fait la peau au pauvre type dont on retrouve le cadavre en début de livre, mais je n'y arrive la plupart du temps pas!  Rien à cirer.  Si je savais qui a fait le coup et que je regardais l'enquêteur se démerder pour retrouver le coupable, ça pourrait être correct, mais encore!  Je n'ai pas le goût de me casser la tête à savoir comment et pourquoi on s'est retrouvé avec un cadavre sur la table du médecin légiste (profession que je ne ferais jamais!  Moi et les cadavres, brrr!)   Non mais c'est vrai, je me casse la tête pour un tas de trucs chaque jour, quel intérêt à me re-casser la tête le soir juste pour savoir qui a fait le coup en ayant à me souvenir d'une foule de petits détails juste pour avoir une minuscule petite chance de peut-être trouver le meurtrier avant l'enquêteur?  Bon, j'aime bien résoudre une enquête, mais de là à l'étirer sur 350 pages, il y a une limite.  Je n'ai pas le goût et je ne trouve aucun intérêt.

Est-ce que j'en aie déjà lu avec plaisir?  Par contre, il faut le dire, oui.  Quelques-uns.  Pas beaucoup par contre.  Et je me suis rendue compte à l'usure que dans ces romans, il y avait quelque chose de plus que la simple enquête qui me motivait à aller plus loin dans le livre.  Dans le Code Da Vinci, c'était le fait de découvrir tous ces trucs sur l'histoire de l'art et sur la symbolique, même si je savais devoir en prendre et en laisser, j'aimais beaucoup la façon dont l'auteur mêlait vérité historique et bonne intrigue.  Même chose pour Ange et démons.  Me manque encore Le Symbole perdu, pas encore eu le temps!  Et il y avait aussi un autre enquêteur, Charlie Salter, beaucoup moins connu celui-là, une sorte de Colombo torontois qui résout ses enquêtes avec de la bonne vieille logique.  Mais dans son cas, c'est beaucoup plus la personnalité de l'enquêteur et sa façon de se mettre les pieds dans les plats ou encore ses aventures avec sa famille qui m'ont plu.  Pour le reste, l'enquête, à mon humble avis, meublait bien le décor. 

Agatha Christie?  J'ai bien aimé les Dix petits nègres, mais je n'ai pas été au bout du Meurtre de Roger AcroydMary Higgins Clark?  Même les quatrièmes de couverture de ses livres me donnent envie de bailler!  Michael Connelly?  Heu, ouin et puis après?  Henning MankellLes chaussures italiennes ont l'air bien!  Vous voyez, même les classiques ne m'attirent pas!

Je risque quand même un de ses quatre d'ouvrir un policier et de réessayer.  Mais en attendant, je les regarde et je me dis, ouf, ceux-là de moins à lire! ;)

@+ Prospéryne

lundi 11 juillet 2011

Poser nue de Nancy Huston

Poser nue  Textes de Nancy Huston  Dessins de Guy Oberson   Biro et Cohen éditeur

Résumé:
Lors d'un repas, Nancy Huston croise un homme qui a connu une femme ayant posé pour un peintre célèbre dans son jeune temps.  Et? de demander l'auteure.  Aucune réponse.  Le ton est donnée à ce petit livre: on y parlera de la vision de celle qui pose nue et non de l'artiste qui la fait poser.

Critique:
Petit livre, mais très intéressant.  Nancy Huston, qui a elle-même déjà posé nue, parle de ce que signifie poser nue, à la fois pour l'art, pour la pornographie, pour l'érotisme, mais essentiellement du point de vue de celle qui pose et non dans la tête de celui qui regarde.  Un point de vue que l'on pourrait carrément dire négligé tant du point de vue de l'art que du point de vue des artistes en général.  Quand fait-on parler les modèles, quand leur pose-t'on des questions, sauf pour passer avec elles du côté de la chambre à coucher pour certains artistes?  Car la nudité révèle la fragilité et la fragilité révèle l'être, mais quand on pose, le modèle se glisse dans un personnage qui lui permet de garder une partie de son mystère pour elle-même.  Et de se cacher, même aux yeux de celui qui tente de percer son intimité.  Les sanguines qui agrément le récit, court, mais beau, sont magnifiques, très travaillées et surprenant, on y montre autant de corps d'hommes que de femmes, tous nus.  Une façon peut-être pour l'auteure et pour l'artiste de remettre en question les conventions et de recentrer le propos sur la base, sur ce qui justifie l'usage de modèle: le rapport entre l'art et la nudité.

Ma note: 4.5/5

dimanche 10 juillet 2011

De pierre et de cendre de Linda Newbery

De pierre et de cendre  Linda Newberry  Le livre de poche 370 pages

Résumé:
1898.  Samuel Godwin, jeune artiste peintre est engagé comme précepteur des filles de Ernest Farow, riche veuf installé dans une opulente maison de la campagne du Sussex.  Alors que Julianna est triste et dépressive, Marianne est vive, pleine d'esprit et on a des doutes sur sa santé mentale par moment.  Dans le cadre idyllique des Fourwinds, le jeune Godwin comprendra bien vite que les apparences sont trompeuses et que la beauté peut cacher de lourds secrets.

Critique:
D'un côté, ce livre c'est une excellente incursion du côté de l'art, de l'autre, une magnifique entrée dans les sentiments contradictoires des personnages.  Le manoir de Fourwinds est pratiquement un personnage en lui-même dans cette histoire.  Magnifique, parfait jusque dans ses détails, élégants, mais en même temps, caché sous la surface, tellement de secret, de colère, de tristesse, de haine même.  On alterne entre les points de vue de Samuel et de Charlotte Agnew, la gouvernante et dame de compagnie des deux filles.  Cet alternance donne un regard double sur l'histoire et est donne du cachet au récit.  D'ailleurs, le livre est parsemé de lettres échangées entre différents personnages, souvent extérieur à l'histoire, façon de couper dans la narration qui est elle aussi intéressante.  L'écriture n'est pas particulière, ni personnelle, on ne sent pas la patte de l'écrivain dans celle-ci, ce qui ne l'empêche pas d'être très belle.  Je ne suis juste pas certaine que je pourrais reconnaître l'auteur juste à son écriture.  Un petit livre léger, de vacances on pourrait dire, avec des personnages juste assez complexes pour être réalistes et juste assez réalistes pour être complets. 

Ma note: 3.75/5

samedi 9 juillet 2011

Si vous croyez qu'être libraire est une petit job tranquille, venez jeter un oeil ici!

Salut!

Je sais que pour la plupart des élèves du primaire et du secondaire, le grand ouf des vacances viens juste d'être poussé, alors passez votre chemin.  Pour les autres, sachez qu'à ce moment-ci de l'année, c'est l'une des périodes les plus occupées pour nous, parce qu'on prépare la rentrée!  Cette semaine, il est arrivé en magasin au-dessus de 250 caisses de cahier d'exercices.  Voici le résultat trois jours plus tard.  Je tiens à préciser que seul deux personnes ont travaillé à cette oeuvre, soit moi et une de mes collègues.



Chaque paquet contient les cahiers nécessaires à un niveau précis, ils sont comptés, séparés par niveau et mis en paquet entièrement à la main.  Un par un.

Je suis un peu fatiguée...

Et on reçoit l'autre moitié qui manque la semaine prochaine... :O

@+ Prospéryne

P.S. On est hot Didie!

vendredi 8 juillet 2011

Voyage aux ombres de Arleston, Arlett et Augustin

Voyage aux ombres  Scénario de Christopher Arleston et Audrey Alwett  Dessins de Virginie Augustin  Couleurs de Guillo  Soleil  56 pages

Résumé:
Dyssery est contrainte au mariage avec un homme plus âgé et imbu de lui-même parce qu'elle a osé faire du théâtre!  Malheureusement dans son pays, les femmes qui montent sur scène sont considérées comme des putains.  Pour se sauver d'une horrible destinée, elle préfère la mort.  Rendue aux enfers, elle entreprend un étrange voyage pour atteindre la capitale en compagnie d'un petit démon pervers, parce que c'est à la capitale qu'un aime les actrices de théâtre!  Pendant ce temps, son mari décide d'aller la chercher aux Enfers, persuadé qu'elle doit lui obéir en tout, même dans la mort!

Critique:
Une histoire flirtant avec la mythologie grecque, un style clairement inspiré de la Chine, des personnages qui n'auraient pas fait tâche dans un comic américain, mélangez le tout et la sauce prend!  Un petit bijoux que cet album totalement hors-norme.  Dyssery est un personnage au caractère affirmé dans un environnement misogyne. Sa visite aux Enfers est d'ailleurs vraiment très drôle:  on y change un peu les personnages pour faire bien, mais n'empêche, Käron laisse très bien paraître ce bon vieux Charon derrière son apparence squelletique et le petit démon qui l'accompagne partout est un cupidon complètement obsédé!  Quelques allusions à des loups-garous, des vampires, des momies et autres démons des enfers et on complète le mélange des cultures à l'échelle mondiale.  L'histoire suit son cours et on a très régulièrement envie de taper sur la tête de ce mari qui croit qu'il est de son devoir de réduire Dyssery au statut de petit chien obéissant.  Surtout que tout le monde semble trouver ça normal!  La fin en est d'autant plus surprenante.  J'ai eu parfois l'impression à la lecture de lire le deuxième tome d'une série, surtout au début au moment où l'on arrête pas de faire référence à la très courte carrière théâtrale de Dyssery.  Néanmoins, après vérification, il semblerait que non.  Bizarre!  Dans tous les cas, l'album est parfaitement complet par lui-même et il se lit également très bien tel quel.

Ma note: 4/5

mercredi 6 juillet 2011

Se casser la tête en lisant...

Salut!

Je suis une fille qui a des tendances de lectrice sado-masochiste.  Oulàlà, non, je vois que certaines personnes croit que je lis en ensemble de latex un fouet à la main.  Oui, bon, j'ai déjà lu du Marquis de Sade, mais ça n'a absolument aucun rapport.  Je lis confortablement assise sur mon divan, avec bien souvent un chat bien sagement collé contre moi.  Ou enveloppée dans une couverture.  Ou couchée sur le dos les pieds en l'air appuyé sur le dossier  (mais ça c'est plus rare!)

Bon alors, le lien avec le sado-masochisme alors?  J'aime me casser la tête en lisant.  Non, je ne me tape pas la tête sur mes livres, mais quelques fois par année, j'aime me taper un livre plus difficile.  Un livre qui va me forcer à ne pas le lire rapidement, à prendre le temps de la lecture.  Un livre qui va me faire rager parce qu'il remet en question des choses que je considère comme allant de soi.  Un livre qui va me faire réfléchir parce qu'il est bien écrit, parce qu'il me fait voir le monde différement.  Un livre dont je vais recommencer à lire six fois la même phrase parce que je ne la comprends pas.  Un livre que je vais, dans tous les cas, refermer avec le sentiment du devoir accompli et l'envie de faire une longue pause dans ce genre de lecture...  avant d'y revenir, immanquablement!

Je lis pour me casser la tête des essais surtout.  Des essais, des livres historiques qui ne sont pas hyper-vulgarisé, des livres des gens qui ont des idées diamétralement opposées aux miennes.  Je pense à Mein Kampf, un livre que je n'ai pas lu, mais que je souhaite lire un jour.  Aucune inquiétude, je ne suis absolument pas une néo-nazie!  Mais je veux comprendre.  Je veux comprendre et pour comprendre, il faut un effort, il faut sortir de ses pantoufles et aller vers des lectures plus complexes, dérangeantes, enrageantes, insécurisantes.  Je lis des livre complexes pour aller plus loin que la simple base, parce qu'on aura beau dire que la télévision et la radio peuvent nous faire voyager, le livre reste le meilleur médium pour exprimer des idées qui ne peuvent s'exprimer en reportage télévisuel.  Le livre permet d'explorer une idée dans tous ses détails, d'argumenter, de passer une idée, une théorie au crible.  Et au lecteur, de faire le tri entre ses convictions et ses croyances à la lumière de ce qu'il a apprit.

Bref, je suis une lecture sado-masochiste.  Je lis pour le plus simple plaisir de me casser la tête.  Par contre, je dois faire un aveu qui fait appel au petit diable en moi: dès ma lecture casse-tête terminée, je me lance dans un roman de bit-lit...  Et vlan dans les dents les lectures intellectuelles! Jusqu'à la prochaine fois! ;)

@+ Prospéryne

mardi 5 juillet 2011

Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin

Sept histoires qui reviennent de loin  Jean-Christophe Rufin  Gallimard  169 pages

Résumé:
Ce livre est un recueil de sept nouvelles, n'ayant rien en commun sauf celle de plonger au coeur de l'humain.

Critique:
Jean-Christophe Rufin est plus connu pour ses romans fleuves que pour ses nouvelles.  Je ne connais d'ailleurs aucun autre recueil de lui, ce petit opus n'en étant que d'autant plus surprenant.  Et le romancier s'y avère habile nouvelliste.  On s'éloigne de la vaine policière qui avait animé ses derniers romans et on se rapproche plus du style de La salamandre, très éloignée en fait du ton de Rouge Brésil et de Asmara.  Mais alors que je ne l'avais pas apprécié lors de la lecture de ce livre, là, c'est tout à fait au service de la nouvelle et c'est même parfaitement adapté.  Rufin se révèle être un caméléon de l'écriture très habile!  Des histoires qui finissent bien, mal, drôle, triste, peu importe, elle frappe toujours très fort dans leur vérité finale.  De la femme russe qui avait cru apprendre le français, alors que berné par un prisonnier habile, elle a en fait appris le hongrois, au vieil homme qui entraîne sa famille récalcitrante en escalade, sans vérifier le sentier qu'il a pris des décennies auparavant avec des cartes modernes, à la femme descendante de planteurs qui voit son bout d'île envahi par des indouistes, au jeune interne chargé au coeur de la nuit d'attester la mort d'un patient.  Des histoires que l'on croirait si facilement vraies!  Tout le talent est là.  Excellent recueil.  Il me manque deux Rufin pour avoir lu toute son oeuvre et je ne le regrette tellement pas!

Ma note: 5/5 Coup de coeur!

Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.

lundi 4 juillet 2011

La ligne éditoriale

Salut!

Quand on est un lecteur attentif, on se rend vite compte que certaines maisons d'éditions nous conviennent plus que d'autres, que certaines façons de faire nous plaisent plus, etc...  Derrière chaque maison d'édition qui se respecte, il y a un drôle de bonhomme, souvent un inconnu pour le public, une espèce rare: un éditeur.  Qu'est-ce que fais ce drôle de petit bonhomme?

Lecteurs, l'éditeur est votre meilleur ami!  C'est lui qui se tape pour vous tous les manuscrits et qui va chercher au milieu de la rocaille les diamants qu'ils vont vous offrir en lecture.  Et encore, ce sont des diamants bruts, il faut aider les auteurs à peaufiner leurs textes et à retravailler ce qui ne va pas, en tenant compte des sensibilités de ces artistes parfois chatouilleux sur leurs oeuvres!  Ils sont derrière leurs auteurs dans les bons et les mauvais jours, prennent bien souvent tous les risques financiers et n’accueillent la gloire qu'assis à leur bureau en solitaire ou entouré de quelques collaborateurs.  Vous ne les reconnaîtrez pas dans la rue, ils ne font pas les premières pages des journaux et si les auteurs se plaignent de ne pas avoir assez de tribune pour parler de leurs livres, vous entendrez encore moins parler leurs éditeurs!  Ces petits êtres de l'ombre (qui peuvent être de très grande taille) sont pourtant un des chaînons du livre parmi les plus importants, parce que ce sont eux qui choisissent les livres qui atterrissent sur les tablettes des librairies.  Ils sont les responsables de la ligne éditorial d'une maison d'édition, en d'autres termes de ce que vous allez trouver sur, dedans et en dehors des livres qui vont croiser votre route.  Et c'est ce truc bizarre dont on entend rarement parler qui fait souvent la différence entre les maisons d'éditions.

Prenons exemple sur Gallimard.  J'adore cette maison d'éditions (quelqu'un se souvient que j'ai déjà dit que j'adorais les Folio?).  La ligne éditorial est excellente, les titres publiés chez Gallimard sont toujours de qualité, les traductions soignés (:D) et la présentation est toujours minutieusement étudiée.  Même si au fil des ans, la fonction d'éditeur a été faite par différentes personnes au sein de la maison, ils ont su garder vivante la qualité voulue par les premiers de la lignée.  Ils ont mis en place une ligne éditoriale qui perdure encore aujourd'hui.  Bref, acheter un livre de chez Gallimard, c'est acheter la qualité qui va avec et qui se retrouve jusque dans les petits détails.  Même chose chez Boréal, le concept est simple, mais étudié, on reconnaît leurs livres du premier coup d'oeil et on sait que la qualité extérieure est gage de la qualité intérieure.  Leur travail éditorial est bien fait, tout simplement.  J'admire aussi de plus petites maisons d'éditions comme XYZ, Trampoline et Le Quartenier qui réussissent à faire de petits bijoux avec peu de moyens.  Même là, la ligne éditoriale fait toute la différence, on peut s'y fier, autant dans le choix des textes que dans leur présentation.  Tout ça parce que des gens invisible aux yeux du commun des mortels savent détectés les bijoux parmi la masse et comment les présenter au public.  Vive les éditeurs! 

Alors, ne vous surprenez pas à regarder dans la production littéraires certains titres plus que d'autres parce qu'ils ont un je-ne-sais-quoi qui vous attire: des éditeurs sont passé par là avant vous!

@+ Prospéryne

dimanche 3 juillet 2011

True Blood d'Alan Ball, David Tischman, Mariah Huehner et David Messina

True Blood   Scénario: Mariah Huehner et David Tischman  Dessins: David Messina assisté de Claudia Balboni  Collection Bit-Lit  Milady Graphics  Milady


Résumé:
Chez Merlotte, la soirée est à l'orage.  Les habituels sont là bien sûr, mais un invité est là pour plus que simplement boire.  Cette créature antique, dotée d'une grande puissance et de tentacules meurtriers, n'est autre qu'un démon shaloop, une créature qui se nourrit de la honte et de la culpabilité des êtres humains.  Et c'est exactement ce qu'il est venu cherché au Merlotte ce soir-là!

Critique:
Je ne suis pas une fan de la série, je n'ai jamais lu aucun des livres, ni vu aucun des épisodes de la série télé, mais n'empêche, je suis au courant du phénomène!  Cette BD a été une excellente occasion pour moi de faire connaissance avec les personnages de la série.  Les dessins sont très ressemblants et même s'il a fallu que je me fasse au style (je suis plus habituée à la BD européenne qu'à la BD américaine), au bout d'un certain temps, j'ai vraiment apprécié la lecture de ce livre. Évidemment, si j'avais mieux connu les personnages au départ, j'en aurais davantage profité, mais on est vite emporté par l'histoire.  Toutes ces personnes forcées sous peine de mort de devoir déballer devant une créature qui s'en régale leurs histoires les plus honteuses, c'est à la fois horrible et fascinant.  Chaque souvenir a été dessinée par un illustrateur différent, ce qui ajoute vraiment une touche d'originalité à la BD.  On plonge dans la sphère personnelle d'un personnage distinct à chaque fois et on le voit à la fois visuellement et dans le ton du récit.  Excellente découverte, je retournerai volontiers un de ses quatre à Bon Temps!  Mais sans le shaloop...

Ma note: 4.5/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus précisément Frédéric pour ce service de presse.

samedi 2 juillet 2011

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery

L'élégance du hérisson  Muriel Barbery  Folio  Gallimard  410 pages


Résumé:
Renée Michel a 54 ans et est concierge au 7, rue de Grenelle, dans un hôtel à appartement de riche.  Elle fait tout pour entretenir d'elle l'image que les gens se font d'une concierge.  Et pourtant, en cachette, c'est une amoureuse des arts et des lettres, lectrice de Tolstoï, Kant et Descartes.  Paloma vit aussi au 7, rue de Grenelle.  Enfant très intelligente, mais solitaire, elle observe le monde avec une attention infinie.  Et du haut de ses 12 ans, elle a déjà pris sa décision: le jour de ses 13 ans, pour ne pas sombrer dans l'imbécillité du monde des adultes, elle se suicidera.  Ce qu'aucune des deux n'avait prévu, c'est l'arrivée dans l'immeuble de M. Ozu, un riche japonais érudit qui les verra toute deux dans leur vérité intime, sans se fier aux apparences.

Critique:
Oulàlà, quelle lecture!  Que j'ai trouvé assez difficile par moment, je dois bien l'avouer!  La part faite à la philosophie et à l'Art dans ce livre, truffé de concepts et de tournures de phrases qui y sont liés m'a fait à certains moments survoler des paragraphes entiers.  D'ailleurs, à ce titre, les 100 premières pages sont un peu pénibles.  Il ne s'y passe pas grand-chose, on ne fait que découvrir Renée et Paloma.  Par contre, dès l'arrivée de M. Ozu, tout change.  On tombe alors dans l'histoire à pieds joint tellement c'est bien écrit.  Il y a quelques retours sur la philosophie assez lourd (ouf!), mais pour le reste, chaque des interventions dans le récit de ce messieur à l'exquise politesse est merveilleuse.  J,ai beaucoup rit à certains moments des monologues intérieurs de René, qui se demande quoi répondre en évaluant chaque choix de réponses selon qu'il est convenable ou non, dans des situations parfois aussi banales que de demander où sont les toilettes!  Le personnage de Renée est d'un charmant pathétisme par moment: pourquoi tant d'énergie à vouloir se cacher des riches qui habitent son immeuble, pourquoi vouloir à tout prix passer pour une concierge sans importance?  On finira par le comprendre à la fin du récit, par l'intermédiaire de Paloma, Paloma qui réussira elle aussi à découvrir grâce à Renée et à M. Ozu des choses qu'elle n'aurait sans doute jamais pu comprendre autrement.  Un livre beaucoup, mais beaucoup plus complexe que ce à quoi je m'attendais, surtout du côté des références à la philosophie.  Pour le reste, une magnifique histoire, bien racontée, bien ficelée, avec une fin qui malgré ses accents tragiques, est belle, belle parce que malgré tout ce qui s'y passe, on y fait le choix de la vie.  Et ça, c'est la plus belle chose que l'on peut choisir.

Ma note: 3.75/5

vendredi 1 juillet 2011

Bonne fête du Canada! ... ou Bonne journée nationale du déménagement, c'est selon!

Hum, pourquoi suis-je plus attirée par le 1er juillet cette année?  Ça a sans doute avoir avec ces deux personnes:






(Photo: Radio-Canada)

Héhé, l'art de redonner un coup de jeune à une Fête nationale!

@+ Prospéryne

Résolutions 2011: Bilan 3

Salut!

Voici venu le temps de faire un troisième bilan de mes résolutions de lecture 2011!  Ça avance bien!

1- Lire au moins un Jules Verne dans l'année
Heu non, toujours pas!

2- Terminer Le comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas
Ça s'en vient!

3- Lire au moins un livre des auteurs suivants que j'ai le goût de découvrir depuis un moment sans jamais en prendre le temps: Margaret Atwood, Jane Austen et Dany Laferrière.
Lu La voleuse d'hommes de Margaret Atwood et aucun regret dans la découverte de cet auteur!

4- Lire plus de BD
Aucun problème de ce côté!  J'ai lu 15 BDs depuis le début de l'année!

5- Lire au moins 5 essais dans mon année.
J'ai lu deux essais, un sur l'art contemporain et l'autre sur la relation entre l'argent et le milieu de l'édition.  2/5

6- Maintenir ma PAL à son niveau actuel!
C'est à pleurer!  Oubliez ça, je suis rendue à 248 livres!  J'ai bien peur de ne pas être capable de redescendre ma PAL à 222 livres d'ici à la fin de l'année!  Bouhou!!!

@+ Prospéryne